La campagne de trois milliardaires pour l'initiative "Boussole" anti-Europe interpelle
Pourquoi trois grosses fortunes, toutes associées de la même entreprise zougoise, ont déjà dépensé près d'un million et demi de francs pour torpiller l'accord en discussion entre la Suisse et l'Union européenne? La question taraude les opposants de l'initiative "Boussole" et les médias alémaniques depuis deux semaines.
Les trois concernés affirment qu'ils ne craignent pas pour leurs affaires. L'argumentaire convainc même leurs détracteurs: leur entreprise commerce avec l'Europe depuis longtemps, elle est donc déjà soumise aux règles financières de l'UE.
Combat contre la bureaucratie
Les trois associés disent vouloir éviter aux PME une trop grande réglementation. "Nous sommes actifs en Europe, nous voyons à quel point il est difficile de gérer la bureaucratie [européenne]. Nous craignons qu'elle soit plus préjudiciable pour les entreprises suisses que les quelques avantages au niveau de l'accès au marché que pourrait apporter un accord-cadre", avance Marcel Erni, l'un des milliardaires derrière l'initiative, dans La Matinale de la RTS.
Quatrième milliardaire du comité, le Valaisan Stéphane Bonvin ne commente pas ses motivations.
Une majorité d'Alémaniques
Le comité d'initiative est composé presque uniquement d'Alémaniques, dont une majorité d'entrepreneurs, quelques politiciens et des personnalités, telles que l'ancien skieur Bernhard Russi. Leur objectif est d'éviter la reprise automatique du droit européen dans le droit suisse.
>> Lire à propos de l'initiative "Boussole" : Un comité interpartis lance l'initiative "Boussole" pour empêcher une adhésion passive de la Suisse à l'UE
Le texte de l'initiative est jugé technique et flou par plusieurs professeurs de droit, à l'exception du fait de soumettre les futurs accords avec l'UE à la majorité du peuple et des cantons. Cette réforme donnerait davantage de poids aux populations des petits cantons, dans lesquels les milieux hostiles à l'Europe sont le plus représentés.
Sujet radio: Romain Carrupt
Adaptation web: iar