Le nouveau dispositif, intitulé Cell Broadcast, permettrait d'envoyer un message d'alerte de manière automatique sur tous les smartphones dans une région confrontée à un danger, en cas par exemple de violents orages, de forts vents ou d'incendies de forêt.
Ce système est déjà utilisé dans plusieurs pays en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.
Mais également en Ukraine, où il s'avère très efficace, selon Christian Fuchs, porte-parole de la Centrale nationale d'alarme: "Ce système de communication avec la population en cas d'urgence est très puissant et efficace si les antennes marchent", relève-t-il.
Pour recevoir ces messages, il faut en effet du réseau. Et ce n'est pas la seule limite de cet outil: "Le système n'est pas très bon si on veut par exemple transmettre une carte ou des informations complexes. Et si on veut réveiller les gens la nuit et que leurs téléphones ne sont pas allumés, ils ne peuvent rien recevoir. Dans ce cas, les sirènes sont meilleures", précise Christian Fuchs.
Maintien des autres alarmes
Ce système serait donc utilisé le plus souvent pour envoyer des messages d'alerte écrits courts.
Le chef de la Centrale nationale d'alarme souligne d'ailleurs que Cell Broadcast n'a pas vocation à être la solution ultime. Il s'agit d'un outil qui s'ajouterait aux autres dispositifs existants, à savoir l'application AlertSwiss à télécharger, les sirènes et les annonces à la radio.
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"Il faut toujours s'améliorer", dit Rösti
La RTS a demandé au conseiller fédéral en charge des communications Albert Rösti si des vies auraient pu être sauvées grâce à ce nouveau système, notamment au Tessin où les intempéries ont fait au moins cinq morts ces derniers jours.
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"Je ne pense pas", répond le ministre UDC. Il rappelle que le réseau téléphonique a été coupé dans le Val Maggia au Tessin. "Mais il faut toujours s'améliorer, raison pour laquelle on élabore un nouveau système", explique-t-il.
Le calendrier de l'installation pas encore connu
Pour l'heure, la date de mise en service n'est pas connue. Albert Rösti assure vouloir aller le plus vite possible, mais rappelle que les procédures ne se déroulent pas en un claquement de doigt: "Il faut un changement de loi, ce qui n'est pas si facile. Cela prend un peu de temps. Le Conseil fédéral va discuter d'une proposition du département dans le courant de l'année prochaine", indique le Bernois.
Dès que le projet de loi sera prêt, il faudra le faire approuver par le Parlement, puis compter encore au moins deux ans pour le mettre en place techniquement.
Le nouveau mécanisme d'alerte ne sera donc pas opérationnel avant 2028 au plus tôt. Il devrait coûter 12 millions de francs pour son lancement, puis 6 millions chaque année pour son entretien.
Mathieu Henderson/ami