Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a répondu à une question de l'agence de presse Keystone-ATS qu'il ne sera possible de décider du versement des 20 millions de francs prévus pour 2024 que lorsque davantage d'informations seront disponibles sur les accusations portées par Israël contre l'œuvre d'entraide. La Suisse fait partie des plus grands donateurs de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Les organisations humanitaires au Proche-Orient ne peuvent elles être soutenues qu'après une consultation des commissions de politique extérieure du Conseil national et du Conseil des Etats. Le Parlement en avait décidé ainsi lors de la session d'hiver de décembre, lors de l'examen du budget.
Selon le DFAE, ces consultations sont prévues pour le deuxième trimestre 2024. Les fonds seront versés par tranches, a-t-il précisé.
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Philippe Lazzarini devant une commission
Le directeur suisse de l'UNRWA Philippe Lazzarini doit être auditionné lundi par la Commission de politique extérieure du Conseil national. Une invitation lui a été adressée afin de discuter avec lui de la situation dans laquelle se trouve actuellement l'UNRWA, a déclaré le président de la commission Laurent Wehrli (PLR/VD) aux médias.
La commission devrait attendre de Philippe Lazzarini une prise de position sur les accusations proférées par Israël concernant la participation présumée de douze collaborateurs de l'UNRWA au massacre du Hamas du 7 octobre en Israël.
Après avoir pris connaissance de ces allégations, les Nations Unies ont lancé mi-février une enquête interne et externe. Dans un rapport intermédiaire, le groupe d'experts externes a identifié des besoins d'amélioration. Son rapport final doit être publié le 20 avril.
Plusieurs Etats avaient suspendu leurs versements à l'œuvre d'entraide en raison de ces accusations. Certains, comme la Suède, les ont entre-temps repris.
Israël mène depuis des années une campagne de diffamation contre l'UNWRA, mais cette dernière et l'ONU prennent leur devoir de diligence au sérieux. Pour elles, des millions de personnes ayant besoin d'aide dans la bande de Gaza ne doivent pas être punies collectivement pour des crimes commis par des individus.
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ats/fgn