"Sans renier l’histoire du mouvement Emmaüs, la FES condamne ces faits inqualifiables et se distancie de la figure de l’Abbé Pierre, son fondateur", indique lundi la Fédération Emmaüs Suisse (FES) dans un communiqué, à la suite d'une assemblée générale extraordinaire tenue le 15 octobre dernier à Berne.
La FES souligne qu'elle n’utilisera plus l'image de l'Abbé Pierre ni ses citations dans ses supports de communication, "en signe de solidarité avec toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles". Elle invite ses membres à en faire de même.
La FES apporte son soutien sans réserve à l’égard des victimes et relève leur courage d’avoir apporté leur témoignage. Elle annonce avoir lancé un programme de formation à l’intention de ses membres, notamment sur la problématique des violences sexistes et sexuelles, de même que sur la lutte contre toutes les formes de discriminations.
Une décision jugée incontournable
Invité lundi dans le 12h30 de la RTS, François Mollard, président de la Fédération Emmaüs Suisse, explique que "cette décision paraissait vraiment incontournable". Il précise toutefois qu’il s’agit d’une invitation adressée aux différents groupes de l’association, chacun demeurant souverain. Mais, compte tenu de l’unanimité, il est convaincu que tous les groupes adopteront cette décision.
Il souligne que plusieurs groupes, notamment à Genève, Fribourg et Sion, ont déjà enlevé toute référence à l’Abbé Pierre.
Accusation d'agression sexuelle
Les nouvelles révélations sur l'Abbé Pierre avaient été rendues publiques en juillet dernier à Paris dans un rapport publié par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre.
L'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est accusé d'agression sexuelle par plusieurs femmes. Ces annonces ont conduit les institutions à retirer sur des rues, des places ou des écoles le nom de cet homme d'Eglise chéri des Français.
ats/miro