La réforme, adoptée en décembre, vise à modifier la structure des marges des pharmaciens. Elle prévoit d’augmenter les marges pour les médicaments bon marché, comme le Dafalgan, et de les réduire pour les médicaments plus coûteux. L’objectif du Conseil fédéral est d’encourager la distribution de médicaments moins chers. Il estime que cette réforme permettra d’économiser environ 60 millions de francs chaque année.
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Une goutte d'eau, estiment la FRC et Intergenerika, face aux 40 milliards de francs de l’assurance obligatoire des soins. D’après leurs calculs, les économies seront bien moindres, se situant autour de 15 millions de francs. Yannis Papadaniel, responsable santé à la FRC, explique vendredi dans La Matinale de la RTS que ces économies se feront sur le dos des consommateurs.
"Les médicaments dont le coût de fabrication est inférieur à 15 francs vont subir une augmentation". Ceux-ci sont généralement destinés à des personnes qui tombent malades de manière très ponctuelle et qui font partie de la population qui choisit des franchises élevées. Par conséquent, "ces médicaments sont souvent payés directement par les consommateurs", observe-t-il.
La réforme doit profiter aux malades chroniques
Martine Ruggli, présidente de la société des pharmaciens, n’est pas convaincue par cette argumentation. Elle reconnaît qu’il y aura effectivement une hausse des prix pour les médicaments les moins chers, soit dans environ un tiers des cas, mais les augmentations pourraient être minimes. Cependant, tous les médicaments de plus de trente francs seront moins chers, affirme-t-elle. Par conséquent, selon elle, cette mesure profitera principalement aux patients chroniques.
Les fabricants de médicaments à bas prix redoutent quant à eux d’être tenus pour responsables de l’augmentation des prix, alors qu’ils n'empocheront pas un centime de plus. Dans leur lettre commune, lntergenerika et la FRC exhortent la ministre de la Santé à faire connaître les faiblesses de cette réforme et même à envisager de la repenser à moyen terme.
Sujet radio: Marielle Savoy
Adaptation web: Miroslav Mares