La Jeunesse socialiste veut taxer les riches pour sauver le climat

Les "super-riches doivent passer à la caisse pour la lutte contre la crise climatique", selon la Jeunesse socialiste (JS). Elle a déposé jeudi matin plus de 140'000 signatures pour son initiative populaire fédérale "pour l'avenir".

"On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat!" ou encore "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité!": dans une ambiance bon enfant, près de 80 personnes, majoritairement des jeunes, ont scandé des slogans dans les trois langues nationales et en anglais devant la Chancellerie fédérale à Berne, alors qu'ils déposaient les cartons de signatures, dont "au moins 110'000 sont valides", selon la JS.

Lancé en août 2022, le texte demande un impôt de 50% sur les successions à partir d'un montant exonéré de 50 millions pour financer la transformation écologique de l'économie suisse. La JS parle d'un "financement socialement équitable de la protection du climat".

"Parce qu'au-delà de 50 millions on a pas vraiment besoin de cet argent pour bien vivre, c'est loin du minimum vital", explique Léa Dubochet, membre du comité directeur dans le 12h30 de la RTS.

Seules 2000 personnes sont concernées

"Alors que le coût de la vie augmente sans cesse, et que les inégalités se creusent, la population refuse de payer pour une crise dont les ultra-riches sont majoritairement responsables”, a déclaré le conseiller national Christian Dandrès (PS/GE), président du Syndicat des services publics, aussi présent sur place.

"On vise une partie de la population qui est petite mais dont l'impact sur le climat est absolument dévastateur", a développé Mélanie Rufi, vice-présidente de la JS Suisse. Les "ultra-riches" sont ceux qui consomment le plus et aussi qui investissent le plus dans des industries "très mauvaises pour le climat", a-t-elle continué. Et d'estimer que les entreprises familiales ne seront pas touchées.

Six milliards par an

Selon les calculs de la JS, cet impôt rapporterait environ six milliards de francs par an. La Confédération et les cantons pourraient ensuite investir cet argent "par exemple dans des transports publics de meilleure qualité et gratuits, dans la rénovation des logements et des chauffages, dans l'expansion des méthodes de création d'électricité renouvelable ou dans la formation et la réinsertion professionnelle dans des métiers qui sont bons pour le climat", a énuméré Mme Rufi.