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La pénurie de logements s'intensifie en Suisse, selon l'OFS

Le nombre de logements libres ne cesse de diminuer, selon l’OFS: interview de Corinne Dubois
Le nombre de logements libres ne cesse de diminuer, selon l’OFS: interview de Corinne Dubois / Forum / 5 min. / le 10 septembre 2024
Le taux de logements vacants continue de baisser en Suisse, confirmant la pénurie d'offres disponibles pour les locataires à la recherche d'une habitation, indique l'Office fédéral de la statistique.

Au 1er juin, 51'974 logements vacants étaient dénombrés, ce qui représente à peine 1,08% du parc d'appartements et de maisons individuelles du pays. Le taux a perdu 0,07 point de pourcentage en un an. Cela correspond à 2791 logements vacants de moins que l'année précédente.

Il s'agit de la quatrième baisse consécutive du taux de logements vacants, due à une diminution de l'offre résidentielle proposée à la location, même si celle-ci est moins forte que les années précédentes, souligne mardi l'Office fédéral de la statistique.

Presque toutes les régions touchées

Six des sept grandes régions faisaient état d'une baisse en comparaison annuelle. La diminution la plus marquée a été observée dans la Suisse du Nord-Ouest (de 1,22% à 1,06%). Seule la grande région de Zurich a enregistré une très légère hausse (de 0,53% à 0,56%).

Au niveau cantonal, c'est à Zoug que les logements vacants sont les plus rares (0,39%). Le taux est à peine plus élevé dans les cantons d'Obwald (0,44%) et de Genève (0,46%). Dans 18 cantons, le taux a diminué sur un an, alors qu'il a augmenté dans huit autres.

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Le canton du Jura semble le plus favorable aux locataires, avec le taux de logements vacants le plus élevé de Suisse (2,98%), devant les cantons de Soleure (2,37%) et du Tessin (2,08%).

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L'OFS a dénombré moins de logements vacants parmi les locations et davantage parmi les logements à la vente. En tout, 40'423 logements à louer étaient inoccupés, soit 8,6% de moins qu'un an plus tôt. La baisse de l'offre de logements locatifs non occupés a démarré en 2021 et se poursuit encore, même si elle est moins prononcée que les années précédentes (-13,5% en 2022 et -15,9% en 2023).

"Stimuler la construction"

"On peut dire qu'on est réellement en pénurie de logements", indique Corinne Dubois, économiste et experte chez Wüest Partner, dans l'émission Forum. Selon elle, l'une des raisons de ce problème vient du recul des constructions. "Une des façons d'améliorer la situation serait de stimuler l'activité de constructions neuves", affirme-t-elle, "notamment en simplifiant un peu les réglementations, en permettant de construire davantage d'étages, des surélévations, de densifier plus et aussi d'essayer de rendre un peu plus rapides ces procédures" .

Une autre piste serait de transformer des bureaux en appartements. "On observe en ce moment que les taux de vacance pour les bureaux augmentent tandis qu'ils baissent pour le résidentiel", explique Corinne Dubois, qui précise toutefois que plusieurs facteurs doivent être pris en compte, tels que l'emplacement, la typologie du bâtiment ou encore les coûts des travaux nécessaires.

"A court terme, on ne voit pas vraiment d'amélioration immédiate de la situation", affirme l'économiste, qui observe toutefois un signe encourageant. "Nous avons constaté au deuxième trimestre 2024 une augmentation assez importante des demandes de permis pour du logement locatif", indique-t-elle.

"Cela ne veut pas dire que l'on est au bout de nos peines, parce qu'il faut encore que ces demandes de permis soient accordées et que tous ces logements soient construits, mais on voit un nouvel élan de la construction qui pourrait peut-être, à moyen terme, soulager un peu la situation des locataires", espère Corinne Dubois.

edel avec ats

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Maison cherche nouveau propriétaire

Le nombre de logements inoccupés à vendre s'est accru de 9,5% à 11'551 unités par rapport à l'an passé. Il existe davantage de nouveaux logements vacants (construits durant les deux dernières années) proposés à la location durable ou à la vente (+1,9%), soit 4210 biens.

Le nombre de maisons individuelles proposées sur le marché a augmenté de 11,4%. A la date de référence, 6822 maisons individuelles étaient inoccupées dans toute la Suisse et n'avaient trouvé ni locataire ni acquéreur.

La plupart des biens vacants sont des 3 pièces (16'108 unités) ou des 4 pièces (13'705 unités). Si le nombre d'appartements de 1 à 4 pièces a baissé de 11% à 3,5%, davantage de grands appartements sont proposés. Une hausse de 2,3% pour les appartements de 5 pièces et de 8% pour ceux d'au moins 6 pièces a été enregistrée.