Pour le Ministère public de la Confédération (MPC), il est indubitable qu'Ousman Sonko est coupable d'assassinats, tortures, viols et violations du droit à l'autodétermination sexuelle en tant que crimes contre l'humanité.
Dans son réquisitoire, la procureure a souligné que l'ancien ministre était coresponsable des actes commis par un groupe d'auteurs gravitant autour de Yahya Jammeh, qui présidait la Gambie à l'époque. Ces infractions se seraient inscrites dans le cadre d'une attaque systématique contre la population civile du pays.
Assassinats, lésions corporelles et viols
Le prévenu, âgé de 54 ans, répond d'assassinats, de lésions corporelles graves et de viols notamment. Le Parquet a également retenu l'homicide, la torture et la séquestration en tant que crimes contre l'humanité. Ces actes jouent un rôle central dans la perspective d'une condamnation.
Les faits se sont déroulés entre janvier 2000 et 2016. Pour une part, Ousman Sonko est considéré comme coauteur avec l'ex-président gambien Yahya Jammeh, ainsi que des dirigeants des forces de sécurité et des services pénitentiaires. D'abord membre de l'armée, l'accusé a été inspecteur général de la police nationale avant d'accéder au gouvernement.
Face aux accusations
La première partie du procès s'est déroulée en janvier. Le tribunal a entendu plusieurs plaignants privés, qui ont témoigné des tortures et mauvais traitements subis. Ils ont notamment accusé l'ancien ministre d'avoir fait partie d'un comité chargé d'éclaircir les circonstances d'une tentative de putsch en 2006 et d'avoir fait torturer des suspects dans ce cadre.
Durant les débats, le prévenu a rejeté tous ces griefs. Il a nié toute autorité sur l'unité spéciale des "Junglers". Cette dernière est tenue pour responsable de nombreuses tortures et exécutions extrajudiciaires en Gambie.
Ousman Sonko a également contesté avec véhémence le fait qu'il aurait été le bras droit du président Yahya Jammeh, même s'il a longtemps dirigé le ministère de l'Intérieur. Selon lui, il avait le même statut que les autres membres du gouvernement.
ats/miro