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La population a encore augmenté en Suisse en 2023, année de croissance inédite

La population a encore augmenté en Suisse en 2023, une année de croissance inédite. [Keystone - Martial Trezzini]
La population a encore augmenté en Suisse en 2023 et frôle les 9 millions d'habitants / La Matinale / 2 min. / le 5 avril 2024
La population résidente permanente a augmenté de 1,6% l'an dernier en Suisse par rapport à l'année précédente, selon les chiffres publiés jeudi par l'Office fédéral de la statistique. Il s'agit de la croissance la plus marquée depuis le début des années 1960.

A la fin 2023, un peu plus de 8,96 millions de personnes habitaient en Suisse. La population résidente permanente a ainsi augmenté l'an dernier presque deux fois plus vite qu'en 2022, lorsqu'on avait enregistré une hausse de 0,9%, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). Depuis le début des années 1960, la croissance n'a donc jamais été aussi marquée qu'en 2023.

Tous les cantons ont connu une hausse. Les plus fortes ont été enregistrées en Valais (+2,4%), à Schaffhouse et en Argovie (+2,2% chacun). La hausse la plus faible est dans le Jura (+0,9%).

Hausse de la population résidente étrangère

Selon les chiffres provisoires pour l'année 2023, environ 2,42 millions d'étrangers vivaient de manière permanente en Suisse, soit une part de 27%. La population résidente étrangère a augmenté plus rapidement (+5,2%) que la population suisse (+0,4%) et ce taux a plus que doublé par rapport à 2022. L'OFS attribue cette hausse en partie aux personnes en provenance d'Ukraine. Les détenteurs de permis S sont en effet comptabilisés en tant que population résidente permanente.

Après avoir ralenti pendant les années de pandémie, le nombre de personnes venues s'établir en Suisse est reparti à la hausse depuis 2022. Cette tendance s'est confirmé l'an dernier, avec 263'800 nouveaux arrivants, soit 38,2% de plus que l'année précédente. Parmi ceux-ci, 22'100 Suisses et 241'700 personnes détentrices d'un passeport étranger. Dans cette dernière catégorie, les personnes bénéficiant du statut de protection S en provenance d'Ukraine représentaient plus d'un cinquième, soit 53'100 personnes.

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L'émigration, elle, a connu un léger recul de 0,5%. Parmi les 121'600 personnes qui ont quitté la Suisse l'année dernière, 30'700 étaient des Suisses et 90'900 des ressortissants étrangers.

Cette augmentation de 106,9% sur une année est le plus élevé jamais enregistré en Suisse et explique 95% de l'augmentation de la population observée l'an dernier. Sans compter les personnes en provenance d'Ukraine, la hausse aurait été d'un peu moins de 30%, précise par ailleurs l'OFS.

Les naissances à un niveau historiquement bas

En ce qui concerne le nombre moyen d'enfants par femme, il a baissé à 1,33 (contre 1,39 en 2022), un niveau historiquement bas. L'OFS indique constater une diminution marquée depuis deux ans.

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L'an dernier, 79'800 bébés ont vu le jour en Suisse, soit 3,1% de moins que l'année précédente. Rapporté à la population, cela représente 9 naissances pour 1000 habitants (contre 9,4 en 2022).

Ce recul des naissances a été observé dans tous les cantons, à l'exception du Jura, de Bâle-Ville, d'Uri, d'Obwald, de Lucerne et d'Appenzell Rhodes-Intérieures.

ats/iar

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Une augmentation de l'espérance de vie

A l'autre bout du spectre de la vie, les décès ont, eux, reculé l'année passée, retombant ainsi au niveau pré-pandémique. Quelque 71'700 personnes sont mortes, soit 3,7% de moins qu'en 2022. La principale cause de mortalité est l'âge, explique l'OFS, précisant que 88% des décès concernaient des personnes de 65 ans et plus.

Face au recul des décès, l'espérance de vie a augmenté. Entre 2022 et 2023, elle a en effet passé de 81,6 à 82,3 ans pour les hommes et de 85,4 à 85,9 pour les femmes.

Cependant, le nombre des décès se maintient à un niveau élevé, souligne l'OFS. Celui de naissances étant bas, l'accroissement naturel de la population - soit la différence entre les naissances et les décès - explique une partie minime de la croissance démographique (5%). D'ailleurs, dans douze cantons, le nombre de décès a dépassé celui des naissances.

Enfin, l'an dernier, 37'500 couples se sont mariés, soit une baisse de 8,3% par rapport à 2022. En parallèle, les divorces ont eux aussi enregistré une baisse (-4,3%), pour s'établir à 15'500. Ce chiffre comprend pour la première fois les divorces de couples de même sexe, qui se montent à 41. Si la tendance actuelle se poursuit, l'OFS estime que deux mariages sur cinq se termineront par un divorce à l'avenir.

Fribourg dans le top 5 des cantons avec la plus forte hausse démographique

Dans le canton de Fribourg, le district de la Gruyère a poursuivi sa croissance démographique bien supérieure à la moyenne (+2,8%) en 2023, signe de l'attractivité qu'il exerce sur la population de l'Arc lémanique qui y émigre. Dans le même temps, la part des germanophones continue de chuter.

D'ici 2035, la Gruyère devrait compter 70'000 résidants, selon les projections, a précisé Martial Clément, responsable du domaine de la population au Service cantonal de la statistique.

Le canton de Fribourg a été dans le top 5 de ceux ayant connu la plus forte hausse de leur population résidante en 2023, avec +2,1%, selon les chiffres publiés jeudi par le Service cantonal de la statistique (Sstat). C'est 0,5 point de pourcentage de plus que la moyenne suisse.