La population suisse est majoritairement opposée aux coupes budgétaires du Conseil fédéral
Seuls 45% de la population soutient le plan du Conseil fédéral. Les opinions traduisent un clivage gauche-droite plutôt classique: les sympathisants et sympathisantes de l'UDC, du PLR et du Centre soutiennent majoritairement le paquet de mesures, tandis que les avis sont en grande partie défavorables chez celles et ceux des Vert-e-s, des Vert'libéraux et des socialistes, indique l'institut.
Pour cause: le Conseil fédéral souhaite principalement redresser ses comptes en passant par des coupes dans les dépenses publiques. Or, une courte majorité de 54% souhaite plutôt que le déficit soit couvert au moins pour moitié par des recettes supplémentaires. Seuls les partisans du PLR et de l'UDC appuient majoritairement le levier des économies.
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Une taxe sur les transactions financières populaire même à droite
Selon cette enquête, 53% des sondés souhaitent l'introduction d'un impôt sur les transactions financières comme nouvelle source de revenus pour la Confédération. Environ 80% des sympathisants du PS et des Vert-e-s y sont favorables. Au Centre et chez les Vert'libéraux, ils sont un peu plus de la moitié.
D'une manière générale, les partisans du PLR et de l'UDC sont plus réticents à l'idée de nouveaux impôts. Mais un tiers d'entre eux pourrait tout de même s'imaginer une taxe sur les transactions financières, selon Sotomo.
Pas touche au capital de prévoyance
L'introduction d'un impôt fédéral sur les gains immobiliers - une mesure proposée par le groupe d'experts mandaté par le Conseil fédéral pour augmenter les recettes, mais non retenue par ce dernier - rencontre aussi une assez large approbation: 32% des personnes interrogées sont pour, et 19% contre.
À l'inverse, seules 8% des personnes interrogées soutiennent l'idée d'une augmentation des recettes par une réduction des privilèges fiscaux sur le retrait du capital des deuxième et troisième piliers.
Désaccord politique sur les secteurs à toucher
Le sondage reflète un gros désaccord sur les domaines qui doivent faire des sacrifices. La part la plus importante (41%) est pour couper dans l'aide au développement, suivie par ceux qui veulent réduire l'aide aux médias (36%), puis ceux pour des économies dans l'armée (35%).
En revanche, de la gauche à la droite, les dépenses pour l'AVS et l'AI ne sont pas contestées. Près des deux tiers des personnes interrogées se prononcent pour sanctuariser ces deux domaines. Une majorité (57%) s'oppose aussi aux coupes dans la formation, la recherche et l'innovation tout comme dans les transports publics (54%).
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ats/jop
Enquête en ligne
L'enquête a été réalisée en ligne entre le 28 octobre et le 11 novembre. Selon l'institut Sotomo, elle reflète la population de toutes les régions linguistiques. Les réponses de 3080 personnes ont pu être utilisées.