La production de miel en baisse cette année en raison de la météo pluvieuse et du froid
Peluches, poupées, mobiles... Au marché de Sion, Maya Gabioud vend des abeilles de toutes les tailles et sous toutes les formes. Mais son produit phare, le miel, ne remplit pas les étalages cette année.
"J’ai dû annuler plusieurs marchés, tout simplement parce que j'ai très peu de miel qui me reste de l’année passée et je ne peux pas assurer de pouvoir proposer du miel sur les marchés à droite et à gauche", a expliqué mercredi l'apicultrice au micro du 19h30 de la RTS.
Presque pas de miel produit ce printemps
Il faut dire que ce printemps, presque aucun apiculteur n’a réussi à produire du miel. La faute à des journées trop froides et pluvieuses.
"Le problème, c’est que si on a deux jours de beau suivis de trois jours de mauvais, les abeilles vont consommer ce qu’elles ont apporté les jours précédents. Du coup, elles n'arrivent pas à faire du stock", note Patrick Bourdin, également apiculteur en Valais. Si sa production ne s'annonce pas totalement nulle cette année, c'est grâce à la deuxième récolte, celle d'été: elle lui a permis de remplir quelques pots.
Pire en plaine
En plaine, la situation est encore plus catastrophique. Habituellement, Elia Gabrieli produit deux à trois tonnes de miel. Cette année, il a perdu le 90% de sa récolte.
"C’est toute la Suisse romande qui est concernée, le Valais en particulier, parce qu’on a eu beaucoup de précipitations et du temps froid. Depuis que je suis apiculteur, ça fait plus de dix ans maintenant, je n'ai jamais eu ça. Il y a eu des printemps difficiles où on n’a pas eu la récolte de printemps, mais l’été, on a toujours fait du miel. Là, c’est vraiment du jamais vu", déplore-t-il au micro de la RTS.
Pénurie à prévoir
Qu'en est-il dans le reste de la Suisse romande? "A ma connaissance, la situation est similaire", a répondu le président de la Société romande d'apiculture Francis Saucy, qui pointe lui aussi "les conditions météorologiques très pluvieuses depuis le mois d’avril".
Cette pénurie généralisée risque de se remarquer dans les commerces ces prochains mois, lorsque les réserves de miel de 2023 seront écoulées.
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Ainhoa Ibarrola/fgn