La facilité avec laquelle les jeunes peuvent être confrontés à des contenus incitant à la radicalisation est déconcertante. Un journaliste de la télévision alémanique SRF a mené une expérience sur TikTok en se créant un compte et en se faisant passer pour un adolescent de 16 ans. Après un premier like sur un match de boxe, l’algorithme l’a guidé vers divers contenus liés à l’islam, puis vers des discours anti-occidentaux de dictateurs déchus et enfin vers des images d’une grande violence.
De quoi déstabiliser les plus vulnérables, explique samedi dans le 19h30 de la RTS Constantin Winkler, chercheur associé à l’Institut de recherche sur la paix de Francfort: "On sait désormais qu'internet est le principal lieu de radicalisation pour les moins de 30 ans et plus encore pour les moins de 20 ans. Cela peut se produire sur les réseaux sociaux comme TikTok ou plus en profondeur sur les plateformes de jeux par exemple."
Jeux vidéo et embrigadement
Les plateformes de communication intégrées aux jeux vidéo sont devenues un terrain propice à l’embrigadement. Des liens peuvent se tisser par le biais de ces plateformes, d’autant plus que certains jeux sont détournés à des fins politiques.
Constantin Winkler précise qu'il existe "des exemples d'organisations terroristes islamistes comme le Hezbollah, mais aussi d'Etats comme l'Iran, qui financent des jeux pour donner aux enfants et aux jeunes l’opportunité de devenir des martyrs".
Bien que l'on soit loin d’une tendance généralisée, l’existence d’un embrigadement basé sur des préceptes dévoyés sur ces plateformes est une réalité qui préoccupe les autorités.
Sujet TV: SRF/Claude-Olivier Volluz
Adaptation web: Miroslav Mares