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La fin annoncée des ondes FM sonne le glas de la radio d'urgence de l'armée

L'armée tire la prise de sa radio d'urgence
L'armée tire la prise de sa radio d'urgence / 12h45 / 2 min. / lundi à 12:45
En Suisse, c'est la fin programmée d'un système historique: la radio d'urgence de la Confédération va disparaître, dans le cadre de la suppression de la bande FM. Ceci conformément à une "stratégie multi-canaux" d'information à la population, qui doit être mise en consultation l'année prochaine. 

"Vous écoutez la radio suisse. Nous interrompons le programme en cours pour une information importante": la radio d'urgence de l'armée a pour mission de continuer à informer la population en cas de crise, jusqu'au sein des bunkers, depuis un studio de radio d'urgence également situé dans un bunker.

Pendant des décennies, l'armée et la protection civile étaient très fières de cette capacité à diffuser des informations à travers le béton aux personnes se trouvant dans les abris, en cas de crise.

Ensemble du territoire quadrillé

"La population doit pouvoir être informée par les autorités en toute situation. En principe, on utilise à cet effet des infrastructures (radio) et des processus standard. Il est toutefois envisageable, lors d'une catastrophe ou d'une situation d'urgence, que les structures normales ne fonctionnent que partiellement, voire plus du tout", explique l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP) sur son site.

L'OFPP gère l'information de la population en cas de crise, sous le nom de radio IPCC. Ce système est basé sur l'infrastructure des trois diffuseurs de la SSR (SRF, RTS, TSI), avec des stations équipées d'émetteurs de secours sur l'ensemble du territoire suisse.

Changement de scénario

Sur les quelque 800 émetteurs FM de la SSR, une trentaine sont équipés pour la radio d'urgence, avec une puissance d'émission extrêmement élevée et un système d'alimentation de secours. Au cas où ces émetteurs étaient détruits, la radio IPCC dispose même d'une parade: des antennes FM extensibles qui, en cas de nécessité, peuvent être déployées à 30 mètres de hauteur. La Confédération prévoit de les remplacer par celles, déjà existantes, de la téléphonie mobile civile.

Car ce dispositif de radio IPCC appartiendra bientôt au passé . "Nous pensons que ce n'est plus un scénario convaincant, parce qu'on ne part plus du principe que se terrer dans des abris soit encore nécessaire sur une longue période", explique Christian Fuchs, porte-parole de l'OFPP, dans le 12h45 de la RTS.

Trop cher et plus très pertinent

La radio d'urgence fonctionne via des émetteurs FM, or toutes les ondes FM vont être supprimées à partir de 2027. (La SSR a de son côté décidé d'arrêter d'émettre sur les ondes FM à partir de 2025 déjà, ndlr.)

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Dès minuit, la FM ne sera plus diffusée / La Matinale / 1 min. / mardi à 06:20

"Nous serons donc les seuls à maintenir un système FM. On est arrivé à la conclusion que c'était tout simplement trop cher et que la probabilité d'en avoir besoin était très faible", relate Christian Fuchs. "Nous voulons mettre en place un nouveau système, appelé Cell Broadcast, et conserver des canaux existants, comme l'application Alert Swiss et les sirènes", précise le porte-parole de l'OFPP en détaillant la stratégie multicanaux de la Confédération.

La radio d'urgence coûte environ 20 millions de francs par an. L'Office fédéral de la protection de la population estime son démantèlement à quelque 70 millions de francs si la radio d'urgence n'est plus utilisée à partir de 2027.

Sujet TV: Gilles de Diesbach avec SRF

Adaptation web: Katharina Kubicek

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