Les réformes successives de l'AI ont renforcé le principe de la réadaptation professionnelle: le droit à la rente est examiné uniquement lorsque toutes les possibilités de réadaptation ont été épuisées, rappelle lundi l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) dans un communiqué.
L'objectif est de pouvoir réagir rapidement en cas de problèmes de santé, tant que la personne est encore dans le processus de travail. La probabilité d'éviter une situation d'invalidité est alors la plus élevée.
Trois fois plus depuis 2008
Cette approche porte ses fruits, selon l'office. Le nombre de participants à des mesures de réadaptation n'a cessé d'augmenter ces dernières années: en 2023, ils étaient plus de 55'800, trois fois plus qu'en 2008. On compte à peu près autant d'hommes que de femmes ayant demandé une mesure de réadaptation.
L'OFAS constate des différences entre les âges. Les moins de 25 ans ont majoritairement bénéficié de mesures d'ordre professionnel, comme une formation initiale, une orientation ou encore un placement. Les plus de 55 ans bénéficient plutôt de mesures d'intervention précoce, qui permettent par exemple d'adapter le poste de travail au sein d'une entreprise ou de replacer la personne dans une filiale plus adaptée.
Doublement des coûts
Sur la même période, les coûts de la réadaptation ont doublé pour atteindre 886 millions de francs en 2023. Le gros des dépenses (68%, soit 602 millions), concernait des mesures d'ordre professionnel.
Parmi celles-ci, la formation professionnelle initiale représente le plus gros investissement. Les indemnités journalières pour 33'400 personnes en 2023 se sont elles montées à un total de 608 millions de francs. Mesures et indemnités représentent 16% du coût global des dépenses de l'AI, qui se montent à environ 10,1 milliards.
ats/ebz
Efficace dans la durée
Près de 41'500 personnes ont en outre achevé leur réadaptation professionnelle l'an dernier. Parmi elles, 45% ont pu intégrer le marché du travail; 15% peuvent retravailler, mais n'ont pas encore trouvé d’emploi. Pour environ 38% d'entre elles, une réadaptation professionnelle n'était pas ou pas encore possible pour diverses raisons, notamment médicales.
Le monitoring de l'AI permet de suivre les personnes concernées une année après la fin des mesures. Pour 2021, près de 21'000 personnes ont achevé leur réadaptation professionnelle. Une année plus tard, 55% d'entre elles pouvaient exercer une activité lucrative, dont 33% qui réalisaient un revenu supérieur à 3000 francs et 22% un revenu inférieur.
Maladies psychiques
Pour les assurés présentant des troubles psychiques ou d’autres affections chroniques évolutives pour lesquels une réinsertion rapide n'est pas possible, des instruments efficaces ont été créés avec l'introduction en 2008, et l'extension en 2022, des mesures de réinsertion.
Au total, les maladies psychiques représentaient un peu plus de la moitié des cas d’invalidité (53%) en 2023, suivies des maladies des os et de l'appareil locomoteur (16%), des infirmités congénitales (11%) et des accidents (9%), rappelle encore l'OFAS.