Le 19h30 a pu interviewer lundi des touristes, bloqués durant cinq jours dans la vallée de Saas et évacués par les airs. A la descente de l'hélicoptère, les avis sont partagés. Certains ont envie de revenir, d'autres pas.
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Les professionnels du tourisme, eux, estiment que ce type d'événements n'influence pas durablement l’image d’une destination. "Actuellement, nous n'avons pas de surplus de téléphones (de touristes) pour demander s'il est sûr ou pas de venir", illustre Damian Constantin, directeur de Valais/Wallis Promotion, interrogé lundi dans le 19h30.
"Le touriste sait faire la différence entre quelque chose d'attendu -comme un service de qualité- et une intempérie, qui est quelque chose d'unique, particulier, ponctuel", insiste Damian Constantin.
Déjà des réservations
Ce sentiment est partagé par Jean-Marc Pellissier, hôtelier à Lourtier, en Valais. Il est pourtant resté isolé durant deux mois cet été après qu'une lave torrentielle a coupé la route d'accès au village. Son chiffre d’affaires a chuté de 70% sur la période, mais il reste confiant pour la suite.
"Nous avons déjà des réservations pour l'hiver et l'été prochains", confirme l'hôtelier. "Les gens réservent sur notre site ou sur des plateformes internationales. Ils ne sont par forcément au courant de ce qui s'est passé", estime-t-il.
Mauvais pour l'image
La répétition de tels phénomènes pourrait devenir problématique sur le long terme, juge au contraire Alain Imboden, responsable de la filière tourisme à la HES-SO Valais-Wallis. L'expert illustre: les touristes ne savent pas s'ils devront annuler leur séjour à la dernière minute.
La récurrence est dangereuse. Tout d'un coup, il y a une image d'une région qui devient un peu à risque
Alain Imboden souligne que les autorités doivent prendre en compte les changements climatiques et assurer la sécurité des touristes et des résidents.
La question économique
Assurer la sécurité en montagne, serait-ce bientôt trop coûteux? "Il n'y a pas de calculs", souligne le géographe à l'Université de Genève Bernard Debarbieux, interrogé également lundi dans le 19h30. Il faudrait aussi calculer les coûts notamment dans les villes, également confrontées au changement environnemental, explique le professeur. "Le risque d'inondation est bien plus fort en plaine qu'en montagne", explique-t-il.
Le géographe souligne l'importance d'avoir "des données objectives et pas un point de vue idéologique qui consisterait à sacrifier une partie du territoire au prétexte d'avoir besoin d'argent ailleurs".
Sujet tv et interview: Rafaël Poncioni, Cédric Jordan, Philippe Revaz
Adaptation web: Julie Liardet