Aucun canton n'a accepté le texte. Les cantons romands l'ont massivement rejeté. Les Vaudois (85,1%), les Jurassiens (85%), les Neuchâtelois (81,5%) et les Fribourgeois (80,4%) sont les champions du non.
Genève (77,8%) et le Valais (76,2%) sont légèrement sous la barre des 80%. Uri est le canton alémanique qui a le plus fortement rejeté le texte avec 77,2%. Le Tessin a refusé une nouvelle hausse de l'âge de la retraite par 75,5% et Berne par 75%. Hormis à Zurich et à Zoug, le soutien aux Jeunes PLR n'a jamais dépassé 30%.
Au total, 2'392'494 personnes ont glissé un "non" dans l'urne. Et 809'385 ont soutenu le projet.
Progression liée à l'espérance de vie
L'initiative "Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne" (initiative sur les rentes) prévoyait de relever l'âge de la retraite AVS à 66 ans pour tout le monde d'ici 2033. Puis de le lier à l'espérance de vie, sur le modèle d'autres pays européens.
La retraite à 67 ans serait intervenue dès 2043. Celle à 69 ans en 2070. L'AVS aurait pu économiser 2 milliards de francs par an dès 2033 et ainsi faire face aux difficultés financières qui s'annoncent.
La gauche et les syndicats ont fortement critiqué le projet. Celui-ci ne ferait qu'exacerber les inégalités sociales. Les gros salaires continueraient à prendre une retraite anticipée au lieu de verser des cotisations.
Par contre, la classe moyenne et les personnes qui ont de petits revenus seraient obligées de travailler plus longtemps alors qu'elles ont également une espérance de vie plus basse.
Exemples européens
Les Jeunes PLR estimaient pour leur part que leur solution était raisonnable et similaire à ce qui se fait dans certains pays européens. L'initiative s'inspire notamment des Pays-Bas, du Danemark, de l'Allemagne et d'autres pays qui ont décidé de relever l'âge de la retraite à 67 ans voire plus dans les dix prochaines années.
"Les finances de l'AVS seront mises à rude épreuve par l'évolution démographique et l'augmentation de l'espérance de vie", avançait le comité d'initiative. De plus, ces dix prochaines années, environ un million de "baby-boomers" quitteront la vie active.
ats/nr