"Les deux informations sont fausses", tranche Jessica Peppel-Schulz au micro de Forum mercredi soir. "Malgré le retrait de notre directrice en Suisse romande, Christine Gabella, nous avons toujours deux membres de la direction en Romandie."
La directrice de Tamedia assure que les "deux excellents rédacteurs en chef à Genève et à Lausanne" prendront le relais. "Ils ont longtemps été représentés par la directrice. Et maintenant, nous changeons ce concept pour que nos collaborateurs et décideurs puissent être directement assis à la table où les décisions se prennent".
Concernant les coupes dans les investissements pour la Tribune de Genève, la native de Hambourg (Allemagne) répond que le groupe a "choisi de renforcer 24 Heures parce qu'il a un gros potentiel en termes de marché", mais "cela ne signifie pas que nous n'allons plus investir dans la Tribune de Genève ou qu'elle n'aura pas de version numérique", rassure-t-elle.
"Ces affirmations ne correspondent pas à notre message délivré hier", insiste Jessica Peppel-Schulz.
>> Pour en savoir plus sur les réactions à la stratégie de Tamedia : Nathalie Fontanet et Christelle Luisier critiquent d'une même voix la stratégie de Tamedia et L'annonce de la restructuration de Tamedia suscite une avalanche de critiques en Suisse romande
La directrice pointe du doigt l'évolution de la consommation de la presse comme justification à cette "stratégie (...) sévère avec ces coupes terriblement douloureuses".
Nous devons accepter une nouvelle utilisation des médias. Les gens décident comment ils veulent lire nos publications en version imprimée ou en numérique
"On ne le voit pas seulement en Suisse ou en Europe, mais à l'échelle mondiale. Nous sommes tous préoccupés par cette évolution (...) Nous devons donc accepter une nouvelle utilisation des médias. Les gens décident comment ils veulent lire nos publications en version imprimée ou en numérique", explique-t-elle.
"Le monde a changé et nous devons suivre cette évolution en nous transformant. Nous voyons aussi que nos sources de revenus s'amenuisent, tout comme les budgets alloués par les politiques", ajoute Jessica Peppel-Schulz qui assure que Tamedia souhaite "un avenir" pour ses titres en Romandie.
>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :
La Romandie "fait partie de l'ADN de Tamedia"
"Nous allons tout tenter pour satisfaire notre lectorat romand" car "une partie de l'ADN de Tamedia vit grâce à ses publications romandes. Nous sommes fiers de nos marques. Nous sommes fiers de nos lecteurs et de nos collaborateurs", assure la directrice arrivée en 2023 à la tête du groupe.
L'utilisation des médias et l'intérêt de payer pour les lire ont évolué et là encore, il faut nous adapter
Selon Jessica Peppel-Schulz, la fermeture des imprimeries de Bussigny (VD) et Zurich se justifie parce que les trois sites que compte actuellement Tamedia "ne tournent qu'à moitié".
"La demande pour les journaux papier a baissé, donc nous devons nous adapter à cette réalité inéluctable", précise-t-elle en poursuivant avec un autre constat: "l'utilisation des médias et l'intérêt de payer pour les lire ont évolué et là encore, il faut nous adapter".
"C'est pourquoi nous avons une nouvelle stratégie pour des perspectives durables et, malheureusement, nous devons passer par ces différentes étapes", conclut-elle.
Propos recueillis par Katja Schaer
Article web: juma avec ats
Albert Rösti regrette les suppressions d'emplois chez Tamedia
Conseiller fédéral en charge de la communication, Albert Rösti a exprimé mercredi ses regrets après l'annonce d'importants licenciements chez Tamedia. Cela rend l'aide indirecte aux médias d'autant plus importante, a-t-il dit.
La situation est difficile et la pression élevée sur les médias. Il s'agit de la troisième restructuration en peu de temps. Mais, a-t-il souligné, "je ne peux pas influencer la stratégie d'une entreprise privée".
Des aides supplémentaires demandées à la Confédération
Les nombreux éditeurs de Suisse demandent une hausse des aides fédérales, avec notamment l'augmentation des montants de l'aide indirecte à la presse. Concrètement, ils demandent davantage de moyens pour financer la distribution et l'envoi postal des journaux.
Ces dernières années, face à l'enchaînement des crises, plusieurs cantons ont déjà réagi et pris des mesures. C'est le cas par exemple de Vaud, Genève et Fribourg qui offrent des tarifs réduits pour les abonnements aux jeunes ou des aides indirectes avec l'achat d'espaces publicitaires, notamment en période de votations.
De tels soutiens sont aussi en réflexion du côté du canton de Neuchâtel où les députés ont adopté en mars une motion pour "aider les médias régionaux".
Mais bien que ces aides se chiffrent à plusieurs millions, elles sont souvent ponctuelles.