L'Office fédéral de la communication (OFCOM), les radios privées et la SSR ont commencé à planifier le passage des FM au DAB+ il y a déjà une dizaine d'années, explique la SSR jeudi dans un communiqué. Or, les prévisions se sont confirmées: la part des personnes qui écoutent ses chaînes exclusivement via la FM stagne aujourd'hui à moins de 10%.
C'est généralement vers la diffusion DAB+ ou IP (internet) que le public se tourne pour écouter la radio. Ces technologies offrent une meilleure qualité sonore et un plus grand choix de programmes. Elles sont aussi plus efficientes en termes d’énergie comme de coûts. Enfin, elles permettent de transmettre des informations sous forme de texte et d'image.
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Des coûts jugés disproportionnés
Par ailleurs, depuis 2020, la branche n'est plus tenue de diffuser les programmes radio via cette technologie et le maintien de trois technologies de diffusion parallèles coûte cher. L'entretien et le renouvellement des installations FM sont coûteux et donc désormais disproportionnés, argue encore la SSR.
Ainsi, au vu des économies imposées à la SSR, du fait du recul des recettes publicitaires, du renchérissement et des pressions politiques, de nouveaux investissements ne sont plus justifiables.
À noter que l'Office fédéral des routes désactivera lui aussi d'ici la fin de l'année les installations FM des tunnels autoroutiers au profit de la réception numérique. Les nouveaux véhicules mis en circulation sont, depuis plusieurs années, équipés de série avec la technologie numérique.
ats/jop
Un rôle de "pionnier"
"Dans le contexte d'économies actuelles, nous comprenons totalement la décision de la SSR, qui joue là un rôle de pionnier", a réagi Philippe Zahno, président de l'Association des radios régionales romandes (RRR). "A l'heure actuelle, nous prévoyons pour notre part d'arrêter la diffusion FM en novembre 2026", a-t-il indiqué.
Philippe Zahno explique que les radios régionales romandes ne peuvent pas se permettre de perdre des parts de marché et des revenus publicitaires, liés au nombre d'auditeurs. Elles veulent profiter du délai supplémentaire pour faire baisser le nombre d'auditeurs écoutant exclusivement la FM et qui suivent des radios françaises.
L'Association suisse des radios privées, qui représente les radios privées alémaniques et tessinoises, a également salué la décision "importante et courageuse" de la SSR. "Cela va faire avancer la transformation numérique de la radio en Suisse", a déclaré son président Nicola Bomio.