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La Suisse compte de moins en moins de fumeurs

L'invitée de La Matinale - Tania Séverin, nouvelle directrice de la fondation Addiction Suisse
Le nombre de fumeurs baisse en Suisse, selon l’Office fédéral de la statistique: interview de Tania Séverin / Forum / 4 min. / le 2 juillet 2024
De moins en moins de personnes fument en Suisse. En 2022, 24% des 15 ans et plus fumaient encore, contre 27% lors de la dernière enquête en 2017, indique mardi l'Office fédéral de la statistique.

La part de fumeurs était restée stable pendant longtemps avant cette baisse, écrit l'OFS dans un communiqué.

L'enquête montre également que l'écart entre les genres s'estompe. En 1992, 37% des hommes fumaient, contre 27% en 2022 et la part de fumeuses est passée de 24% à 21% sur la même période. Chez les hommes, la baisse est marquée surtout chez les 15-24 ans et les 65 ans et plus. Il y a en revanche plus de fumeuses de 65 ans et plus.

Le niveau de formation influence en outre de plus en plus le taux de fumeurs. Alors qu'il n'y avait presque pas de différence il y a trente ans, on constate en 2022 que le nombre de fumeurs est bien plus élevé chez les personnes sans formation postobligatoire.

>> Lire aussi : En Suisse, il y a davantage de fumeurs parmi les "personnes défavorisées"

Moins de gros fumeurs

Les fumeurs suisses consomment désormais également moins de cigarettes. La proportion de gros fumeurs - au moins 20 cigarettes par jour - a diminué de plus de la moitié entre 1992 et 2022, passant de 41% à 18%.

Quant aux nouveaux produits du tabac et les e-cigarettes, ils attirent surtout les jeunes. En 2022, 17% des 15 à 24 ans consommaient du tabac chauffé, des e-cigarettes, des chichas ou du tabac à sucer (snus).

ats/hkr

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Tania Séverin: "Il y a moins de fumeurs, mais toujours trop"

Interrogée mardi dans Forum, la directrice d'Addiction Suisse Tania Séverin se réjouit que "la prévention porte ses fruits" et que la "tendance aille dans le bon sens".

La Suisse présente toutefois "un taux de fumeurs et de fumeuses relativement élevé par rapport à d'autres pays aux politiques plus robustes et cohérentes depuis 10-20 ans", nuance la spécialiste du tabagisme. Elle plaide en faveur de mesures telles que l'augmentation des taxes, les paquets de cigarettes neutres et l'interdiction totale de la publicité.

Selon elle, l'idéal serait "une société sans tabac". "Il y a moins de fumeurs, mais toujours trop, avec d'importants dégâts sur la santé publique, les coûts de la santé et l'espérance de vie des gros fumeurs", déclare Tania Séverin.

Elle note également que "d'autres produits nicotinés sont arrivés sur le marché" ces dernière années, par exemple les cigarettes électroniques. "Il y a peut-être un transfert d'un type de consommation vers un autre. On l'observe beaucoup chez les jeunes. C'est préoccupant", dit-elle.