Le SEM n'est actuellement pas en mesure d'examiner de manière fondée s'il existe des motifs d'asile et si l'exécution d'un renvoi est raisonnablement exigible, précise-t-il sur X.
Au Parlement, le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a interprété cette décision comme "le signe d'une très forte instabilité". Le SEM a probablement des signaux selon lesquels la situation est instable et qu'il vaut mieux attendre et geler les décisions pour quelques jours ou quelques semaines, a-t-il dit.
28'000 Syriens en Suisse
Le SEM estime que les Syriens qui souhaitent rentrer dans leur pays vont d'abord observer comment la situation évolue sur place. Il faudra plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour qu'une nouvelle structure et sa stabilité se dessinent.
A la fin 2023, environ 28'000 ressortissants syriens séjournaient en Suisse, selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Depuis le début de la guerre civile qui y sévit, la Syrie compte parmi les principaux pays de provenance des demandeurs d'asile en Suisse.
Sur X, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait savoir que la Suisse débloquait deux millions de francs supplémentaires pour l'aide d'urgence en Syrie: un million pour l'ONU (Bureau de la coordination des affaires humanitaires) et un million pour le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
D'autres Etats font de même
Au lendemain de la chute du président syrien Bachar al-Assad, de nombreux Etats examinent la situation des réfugiés syriens. Les gouvernements allemand, autrichien, suédois, danois, norvégien et belge ont décidé lundi de la suspension des demandes d'asile des ressortissants syriens. La France envisage de leur emboîter le pas.
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L'Allemagne est le pays de l'Union européenne qui accueille la plus importante diaspora syrienne. Moins de 48h après le renversement du président Assad, le débat d'un retour des migrants syriens a déjà été lancé dans la première économie européenne en campagne électorale, notamment par l'extrême droite et la droite conservatrice.
Amnesty International a fustigé le "signal totalement erroné" envoyé par Berlin avec le gel de l'examen des demandes d'asile, qui concerne selon l'ONG "près de 50'000 personnes". "Le prix" d'une réévaluation de la situation à Damas "ne devrait pas être payé par ceux qui tentent depuis des années de se construire une nouvelle vie", déplore l'ONG.
L'ONU appelle à "la patience et la vigilance"
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a appelé lundi à faire preuve "de patience et de vigilance" sur la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays.
"Le HCR conseille de rester concentré sur la question des retours" et espère que les développements sur le terrain permettront "enfin des retours volontaires, sûrs et durables - avec des réfugiés capables de prendre des décisions éclairées", écrit le patron de l'agence onusienne Filippo Grandi dans un communiqué.
lia avec ats