La conférence doit servir de plateforme de dialogue pour mener à une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine. Il s'agira de trouver une base commune pour faire avancer ce processus et trouver le moyen de faire participer la Russie aux discussions.
Les invitations officielles seront envoyées dans les prochains jours, a indiqué devant les médias la présidente de la Confédération Viola Amherd. "On invite au plus haut niveau", mais chaque pays décidera qui participera, a ajouté le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis.
Le Conseil fédéral estime qu'il est de sa responsabilité de contribuer au processus de paix, au vu de la longue tradition diplomatique suisse. L'alternative serait de ne rien faire et cela n'est pas envisageable pour la stabilité de l'Europe et de la Suisse, a indiqué Viola Amherd. Cette conférence sera un premier pas, a-t-elle continué. Elle ne s'attend pas à ce qu'un plan de paix soit signé à l'issue de l'événement.
Refus russe jusqu'à présent
Le gouvernement tient compte des discussions exploratoires menées depuis janvier. Viola Amherd avait reçu à Berne le président ukrainien Volodymyr Zelensky et lui avait assuré que la Suisse était prête à organiser le sommet mondial pour la paix en Ukraine souhaité par le président. La Valaisanne l'a appelé mercredi après-midi pour l'informer de la décision du Conseil fédéral.
>> Relire : La Suisse est prête à organiser une conférence sur le processus de paix en Ukraine
Le Conseil fédéral se dit conscient qu'il existe encore des inconnues d'ici juin. "Il faut rester humble. Beaucoup de choses peuvent encore se passer. On parle de pays en guerre", a déclaré Ignazio Cassis, parlant de situation géopolitique instable et volatile.
Un des grands obstacles est le refus russe pour l'instant de participer. La Russie devra être de la partie "tôt ou tard, mais pas obligatoirement dès le premier jour", a estimé Ignazio Cassis. "Le premier jour, peut-être qu'on discutera justement comment inviter la Russie et quel rôle lui donner."
La Russie a de son côté qualifié la conférence de projet "des démocrates américains, qui veulent des photos et des vidéos d'un tel événement pour signifier que leur projet 'Ukraine' reste d'actualité".
>> Le suivi des événements mardi et mercredi : Washington va vendre à Kiev 138 millions de dollars d'équipements militaires
Soutien des pays du Sud
Depuis janvier, Berne a tâté le terrain lors de contacts directs avec de nombreux Etats, des membres du G7 et de l'UE ainsi que des représentants des pays du Sud, comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Ethiopie et l'Arabie saoudite. Le Conseil fédéral salue les réactions encourageantes observées pendant cette phase exploratoire.
L’idée recueille une adhésion internationale suffisamment importante, aussi de la part des Etats-Unis dont la participation est essentielle, a noté Ignazio Cassis. Selon plusieurs médias alémaniques, Joe Biden devrait en effet participer à cette conférence. La participation de pays amis de la Russie, comme la Chine, est également primordiale. Le Tessinois attend une confirmation positive de Pékin.
Désormais, la phase de mise en oeuvre est lancée. La préparation de l'événement revient à une taskforce du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et à un groupe de pilotage interdépartemental. La taskforce travaillera aussi sur les aspects de politique de sécurité et de logistique, en contact étroit avec les autorités fédérales compétentes et l'armée, ainsi qu'avec les cantons de Nidwald, Lucerne et Zurich.
ats/lan/edel
Des pourparlers sur l'Ukraine sans la Russie n'ont "aucun sens"
La Russie a une nouvelle fois critiqué jeudi la conférence de paix sur l'Ukraine que la Suisse organisera en juin. "Nous avons dit bien des fois qu'un processus de négociation sans la Russie n'a aucun sens", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Il faut d'abord comprendre de quoi nous parlons, de quel type de formule de paix il s'agit, c'est la première chose. Deuxièmement, nous avons répété à maintes reprises que, bien entendu, le processus de négociation sans la Russie n'a aucun sens et qu'il s'agit en fait d'un processus de négociation vain", a-t-il dit.