Modifié

La Thurgovie et Novartis vont dédommager d'anciennes victimes d'essais cliniques non autorisés

Pour la première fois, la pharma indemnise des victimes suisses de tests de médicaments
Pour la première fois, la pharma indemnise des victimes suisses de tests de médicaments / 12h45 / 1 min. / le 2 février 2024
Le canton de Thurgovie va indemniser des victimes de tests forcés de médicaments effectués dans la clinique psychiatrique de Münsterlingen entre 1940 et 1980. Novartis participera à environ un tiers des dédommagements.

La Thurgovie a pu conclure un accord avec Novartis pour une participation aux coûts de ces "contributions de solidarité", à hauteur de quatre millions de francs, indique le Conseil d'Etat vendredi dans un communiqué.

Entre 1940 et 1980, des médicaments non autorisés ont été administrés à des patients dans la clinique psychiatrique de Münsterlingen sans leur consentement. Les bénéficiaires toucheront 25'000 francs. Sur la base des cas connus à ce jour, le canton estime le nombre de demandes possibles à 500, pour un coût total de 12,5 millions.

Une responsabilité morale de la pharma

Le médecin principalement responsable de ces essais était le psychiatre et directeur de clinique Roland Kuhn, décédé en 2005, qui a notamment participé au développement du premier antidépresseur. L'industrie pharmaceutique bâloise avait alors profité des essais sur ces "cobayes".

En 2021, un rapport commandé par le canton avait révélé l'énormité du scandale. Et Novartis est considérée comme l'héritière des entreprises impliquées à l'époque.

L'industrie pharmaceutique partage donc une responsabilité morale dans cette affaire, estime le canton, qui attend donc une "participation substantielle" de sa part aux indemnisations.

>> Les précisions du 12h30 :

Novartis relève ses ambitions d'ici 2027. [Keystone - Georgios Kefalas]Keystone - Georgios Kefalas
Novartis participera à l’indemnisation de patients thurgoviens d’essais cliniques non autorisés / Le 12h30 / 1 min. / le 2 février 2024

Un canton pionnier

"De nombreuses personnes concernées ont subi des souffrances psychiques et physiques suivies de conséquences sociales négatives en raison de ces tests de médicaments", écrit le Conseil d'Etat thurgovien.

Le canton de Thurgovie fait oeuvre de pionnier en Suisse en matière d'indemnisation de victimes de tests de médicaments effectués à l'époque. Les versements de contributions de solidarité seront régis par une nouvelle loi cantonale qui devrait entrer en vigueur en 2025. Elle sera limitée à 2033. Le Parlement cantonal doit encore se prononcer.

>> >> Revoir le reportage de Temps Présent sur le scandale des internés de force: :

Pauvre mais pas fou, le scandale des internés de force
Pauvre mais pas fou, le scandale des internés de force/Attention, un pétard peut en cacher un autre / Temps présent / 56 min. / le 21 mars 2019

ats/jop

Publié Modifié