La victoire de Nemo à l'Eurovision, ça change quoi pour vous?

Bien sûr, on va venir l'an prochain, mais c’est quoi déjà la capitale de la Suisse?

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L'édition 2025 en Suisse

Comme le veut la tradition, le pays vainqueur organise le concours l’année suivante. Et c’est un sacré défi, entre le show, la sécurité, l'accueil, un tel événement coûterait entre 30 et 40 millions de francs. Une somme à répartir entre la ville organisatrice, les collectivités, l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), la billetterie, les sponsors, sans oublier une SSR déjà sous pression.

Il y a des marques suisses incroyablement puissantes dans le monde. Des marques qui rayonnent très largement à l'international. Quel événement au monde peut proposer à ces marques un tel support? Il n'y en a pas beaucoup. 

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Les villes candidates doivent disposer d'une salle adaptée, ainsi que des infrastructures pour recevoir l'immense machine que représente la "communauté Eurovision" et ses fans.

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Si Nemo choisirait bien Bienne, sa ville, Genève a dit aussi son intérêt. Quoi qu'il en soit, tous les regards se tournent vers la plus grande salle du pays: le Hallenstadion de Zurich.

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"Il faut savoir que pour les concours de l'Eurovision, la salle risque d’être occupée pendant plus d'un mois, un mois et demi peut-être, durant lequel nous autres, organisateurs de concerts et spectacles, n'aurions pas accès à la salle. Ce qui serait un problème pour nous", s'inquiétait Sébastien Vuignier, fondateur de l’agence d’artistes TAKK, dans La Matinale.

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La question de la non-binarité en Suisse

Comme d’autres artistes non-binaires ou queer, chacune des apparitions de Nemo dans la presse en ligne déchaîne les commentaires haineux et anti-LGBTIQ. Sa force a pourtant été de raconter son histoire. Ce qui lui a permis aussi de donner une visibilité à sa communauté.

"Je sais à quel point c'est important que les gens aient des personnes auxquelles s'identifier, surtout quand on est seul, qu'on a personne dans son entourage et qu'on a l'impression d’être le seul à être différent. C'était très important de représenter ça sur scène", déclarait-il dans le 19h30 dimanche.

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Dès le lendemain de la finale, Nemo a profité d'un message de félicitation du conseiller fédéral Beat Jans pour lui rappeler qu'en Suisse, contrairement à l'Allemagne ou au Portugal, il n'existe pas de troisième genre officiel. En réponse, le ministre socialiste de la Justice a invité l'artiste à discuter des droits des personnes non-binaires.

 Je suis heureuse de cette victoire parce qu'elle met en avant une personne non-binaire, mais je me réjouis surtout du jour où le fait que cette personne soit non-binaire ne soit plus un sujet

Dans une Europe divisée sur les questions des droits LGBTIQ, avec des lois homophobes en Hongrie, en Pologne et bientôt en Géorgie, le concours porte haut les couleurs arc-en-ciel.

>> Ecouter le podcast de Point J qui explique ce qu'est exactement la non-binarité : Podcast - C’est quoi la non-binarité ?

Et vous dans tout ça?

Nemo offre à la Suisse une double occasion de se mettre à l'honneur, avec sa victoire samedi, et avec la finale dans une ville suisse en 2025.

C'est aussi un beau coup de projecteur pour Bienne et, plus largement, pour la diversité suisse avec une voix pour les personnes non-binaires.

Enfin, cette victoire a de quoi dynamiser l'écosystème foisonnant, mais fragile, de nos musiques actuelles.

Claire Burgy