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Le Conseil fédéral favorable à une levée de l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires

Le Conseil fédéral revient sur la décision populaire de 2017 de sortir progressivement du nucléaire
Le Conseil fédéral revient sur la décision populaire de 2017 de sortir progressivement du nucléaire / 19h30 / 2 min. / le 28 août 2024
Le Conseil fédéral revient sur la décision populaire de 2017 de sortir progressivement du nucléaire. Il a rejeté mercredi l'initiative "Stop au blackout", mais soutient sur le principe la levée de l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires.

L'initiative populaire "De l'électricité pour tous en tout temps (Stop au blackout)" précise que toutes les formes de production électrique respectant l'environnement et le climat doivent être autorisées. Le comité souhaite rouvrir la porte à l'atome, en misant sur les nouvelles technologies qui rendent les centrales plus sûres.

Le gouvernement refuse le texte, car il n'est pas nécessaire de modifier la Constitution qui prévoit déjà un approvisionnement énergétique diversifié. Toutefois, il entend favoriser l’ouverture aux différentes technologies pour assurer "de manière responsable" la sécurité de l’approvisionnement en énergie à long terme.

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L'interdiction actuelle de construire de nouvelles centrales nucléaires n'est pas compatible avec cet objectif. Elle présente même des risques pour le démantèlement des installations existantes.

Le Conseil fédéral compte élaborer un contre-projet indirect d'ici à la fin de l'année afin de modifier la loi. La consultation devrait durer jusqu'à fin mars 2025. Il s'agit de garantir la quantité actuelle d'électricité indigène respectueuse du climat et disponible en permanence toute l'année.

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Un "changement de paradigme"

Devant les médias à Berne, le ministre de l'Energie Albert Rösti a cité cinq points justifiant ce "changement de paradigme". Premièrement, en 2017, il était prévu de réduire les émissions de CO2, mais pas d'abandonner complètement les énergies fossiles.

Deuxièmement, des centrales à gaz devaient remplacer l'électricité manquante. Or, cette option n'est plus viable en raison de l'objectif zéro émission net d'ici à 2050. Les centrales au pétrole et au gaz sont uniquement prévues comme réserve en cas d'urgence. "Le nucléaire est l'une des mesures pour décarboner l'énergie", a relevé le ministre.

Albert Rösti a également rappelé que la situation géopolitique en Europe s'est détériorée depuis la guerre en Ukraine: "On a vu à quel point l'approvisionnement en hiver pouvait être tendu. On pensait qu'il y aurait suffisamment d'électricité en Europe et qu'on pourrait en importer facilement."

Le Bernois a continué en mentionnant une croissance démographique plus élevée que prévu dans la stratégie énergétique. Enfin, le développement des énergies renouvelables n'avance pas aussi vite que souhaité en raison de recours contre plusieurs projets hydro-électriques, solaires et éoliens, malgré l'acceptation de la loi sur l'électricité le 9 juin dernier.

>> Le sujet du 19h30 :

L'annonce du Conseil fédéral n'est que la dernière d'une longue liste de revirements et de votations sur le nucléaire
L'annonce du Conseil fédéral n'est que la dernière d'une longue liste de revirements et de votations sur le nucléaire / 19h30 / 2 min. / le 28 août 2024

Le renouvelable pas remis en question

La levée de l'interdiction du nucléaire ne remet pas en question le développement des énergies renouvelables. Elle n'est "qu'une option de repli", a précisé Albert Rösti. Le nucléaire n'entre pas en ligne de compte à court et moyen terme. Cependant, à long terme, "dans les quinze prochaines années", il convient d'être prêt si nécessaire.

"On parle d'une ouverture, on ne dit pas qu'il y aura de nouvelles centrales dans dix ans", a commenté le ministre, qui précise que ce n'est pas la Confédération qui décide une telle construction, la tâche revenant aux entreprises énergétiques.

Actuellement, les quatre centrales nucléaires en service fournissent environ un tiers de la production d'électricité totale en Suisse, explique encore le Conseil fédéral. Elles disposent toutes d'une autorisation d'une durée illimitée et peuvent continuer d'être exploitées tant qu'elles sont sûres.

Les exploitants tablent actuellement sur une durée d’exploitation de 60 ans. Mais si les centrales nucléaires doivent un jour être mises à l’arrêt, il faudra compenser l’électricité manquante par d'autres installations de production en Suisse. Comme il n'y a pas de projet sur la table actuellement, Albert Rösti n'a pas voulu s'avancer sur des questions de financement ou de subventions. Il faut d'abord analyser concrètement un projet et personne n'a encore mené cette réflexion en raison de l'interdiction de construire de nouvelles centrales, a-t-il fait remarquer.

"La sécurité est primordiale"

Dans l'émission Forum de la RTS, Albert Rösti est revenu sur la question des déchets et les craintes que suscite le nucléaire. "Avec ou sans nouvelles centrales nucléaires, il faut de toute façon résoudre le problème des déchets. On est en train d'élaborer d'élaborer un plan directeur avec toutes les mesures nécessaires. "

Il poursuit: "C’est absolument clair qu'avant de construire une nouvelle centrale — ce que ne fera jamais la Confédération, ce seront les entreprises électriques qui le feront — il faut assurer que la sécurité est vraiment suffisante, c'est primordial. Mais il faut aussi dire que les pénuries d'électricité, c'est aussi dangereux. Ça engendre aussi des incertitudes et des insécurités pour la population."

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La Confédération rejette le verdict de la CEDH concernant les lacunes de protection du climat (vidéo) / Forum / 3 min. / le 28 août 2024

Une votation populaire en tête

Le Conseil fédéral rejette encore l'initiative pour d'autres raisons. Le texte vise aussi à ce que la Confédération attribue les responsabilités concernant la sécurité de l'approvisionnement en électricité. Cela n'est pas nécessaire, selon le gouvernement.

Enfin, l'initiative pourrait remettre en question l'exploitation éventuelle de centrales de réserve en cas de pénurie d'électricité, ce qui créerait de nouvelles incertitudes.

En conclusion, Albert Rösti a dit s'attendre à de vives discussions à ce sujet. Il compte sur un référendum puis une votation populaire.

>> Ecouter aussi l'interview d'Albert Rösti dans le 19h30 :

Albert Rösti, conseiller fédéral en charge du dossier de l'énergie est l'invité du 19:30
Albert Rösti, conseiller fédéral en charge du dossier de l'énergie est l'invité du 19:30 / 19h30 / 3 min. / le 28 août 2024

ats/ami

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