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Le Conseil fédéral n'adopte pas un label "Zéro déforestation" européen et fâche industriels et ONG

En Côte d'Ivoire, près de 90% de la couverture forestière a disparu depuis l'indépendance en 1960. [Keystone/EPA-EFE - Legnan Koula]
Déforestation: les industriels et les ONG sont fâchés que la Suisse ne suive par l'Europe / La Matinale / 1 min. / le 19 février 2024
Chocolat, café, huile de palme, soja... La liste de produits garantis "Zéro déforestation" dès 2025 dans l'UE est longue, grâce à un nouveau règlement européen. De son côté, le Conseil fédéral renonce à une adaptation du droit suisse jusqu’à nouvel avis, ce qui agace tant les ONG que les industriels.

Pour sa part, l'industrie estime ne pas avoir le temps d'attendre jusqu'à l'été que le Conseil fédéral se décide, l'avenir de leurs exportations est en jeu. C'est l'avis de Choco Suisse, la faîtière du chocolat suisse, mais aussi celui de Nestlé. Le géant de l'alimentaire s'est même allié au WWF pour presser le Conseil fédéral d'agir.

Ils lui demandent de s'aligner sur le règlement européen sur la déforestation. Objectif: harmoniser les pratiques et garantir les exportations.

>> Lire aussi : La directive de l'UE sur la déforestation inquiète les pays producteurs et la branche suisse du chocolat

"Si la Suisse ne légifère pas, cela obligera chaque entreprise à trouver sa propre solution", explique Daniel Imhof, responsable pour les affaires agricoles chez Nestlé Suisse. "Ce qui ne donne aucune garantie que ces dizaines, centaines de solutions individuelles soient acceptées par l'UE. Pour nous, c'est essentiel qu'on ait une solution nationale, ce qui nous garantira l'accès aux marchés."

Une temporisation dans l'intérêt des entreprises

Mais le Conseil fédéral explique temporiser dans l'intérêt des entreprises. "Tant qu’une reconnaissance mutuelle avec l’UE n’est pas possible, il existe un risque que les réglementations fonctionnent en parallèle et que la charge administrative des entreprises s’en trouve doublée", dit-il.

"Renoncer à une adaptation évite une charge de travail supplémentaire considérable aux entreprises dont les produits ne sont pas destinés au marché européen et qui ne sont donc pas concernées par le Règlement contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE)", poursuit le Conseil fédéral.

Sujet radio : Mathias Délétroz

Adaptation web: ebz

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