Le Conseil fédéral propose d'interdire l'importation de fourrures d'animaux maltraités
L'initiative populaire fédérale "Oui à l'interdiction d'importer des produits à base de fourrure fabriqués dans des conditions de cruauté envers les animaux (initiative fourrure)", vise à interdire l'importation de fourrures. Elle a été déposée par l'Alliance Animale Suisse.
Le Conseil fédéral avait déjà indiqué en avril rejeter le texte. Toutefois, il disait comprendre les objectifs, à concrétiser dans le contre-projet. "Afin d'accorder une tribune adéquate à ce sujet très important", le gouvernement prévoit l'interdiction dans la loi fédérale sur la protection des animaux. Il va plus loin que l'initiative, qui ne demande qu'une interdiction d'importer.
Prescriptions pas assez respectées
Concrètement, à l'avenir, les magasins spécialisés dans la fourrure, les boutiques de mode et les vendeurs en ligne devront clarifier la méthode de fabrication des articles concernés et fournir la preuve que leur origine est conforme aux exigences.
Actuellement, la déclaration obligatoire des fourrures exige des informations seulement sur l'espèce animale, la provenance et l'origine de la peau. Toutefois, le secteur de la fourrure et le commerce de détail ne respectent pas suffisamment ces prescriptions, écrit le Conseil fédéral dans un communiqué.
Rien qu'en 2023, la Confédération a contesté des étiquetages dans environ 60% des points de vente contrôlés. Les produits interdits seront à l'avenir retirés, et les personnes fautives poursuivies pénalement.
Le délai court jusqu'au 22 novembre. Le projet devrait être soumis au Parlement à l'été 2025.
Fourreurs suisses contents
Ivan Benjamin, vice-président de la faîtière des fourreurs suisses, salue ce contreprojet fédéral qui "va exactement dans le sens de notre association".
Il met également en avant le label reconnu au niveau européen "First Marques", qui garantit la traçabilité et le traitement éthique des animaux. "Et comme la preuve incombera l'importateur de prouver que l'animal n'a pas été maltraité, au fond, ce label répond à la question justement", se réjouit-il.
Il n'empêche que la Confédération pointe de nombreux manquements dans le secteur de la fourrure et le commerce de détail, constatant des problèmes d'étiquetage dans environ 60% des points de vente, donc plus de la moitié contrôlée l'année dernière. Pour Ivan Benjamin, le problème vient des boutiques de mode qui fautent, selon lui, "par ignorance". Le spécialiste salue donc ce serrage de vis en Suisse. "La personne qui aura envie d'acheter une fourrure aura la certitude que le produit qu'elle achète est un produit labellisé et contrôlé."
ats/itg