Le Conseil fédéral veut davantage prendre en compte la santé mentale dans la lutte contre les pandémies
Les libertés des résidents de foyers pour personnes handicapées ont notamment été fortement restreintes. Au début de la pandémie, il n'y a pas eu de différenciation suffisante entre les mesures de protection prises dans les institutions pour les personnes âgées et celles relevant de la prise en charge sociale des personnes en situation de handicap, souvent plus jeunes, explique le Conseil fédéral.
Afin d'intégrer la perspective des personnes concernées et d'encourager l'autodétermination, il convient de créer des structures qui permettent leur participation. Cela peut par exemple prendra la forme d'un conseil des résidents dans les institutions.
Mesures différenciées
Le rapport mentionne trois autres enseignements clés. Il s'agit notamment d'accroître la sensibilisation aux différentes situations de prise en charge et aux différents cadres de vie des personnes âgées, qui ne constituent pas un groupe homogène.
La préparation des EMS et des foyers pour personnes handicapées aux pandémies doit aussi être accrue. Pour ce faire, il faut non seulement développer les compétences nécessaires au sein des institutions, mais aussi réfléchir à la manière dont les mesures de protection des résidents et du personnel peuvent être conçues de manière proportionnée. Il est entre autres essentiel de permettre aux proches de rendre visite à la personne mourante, relève le rapport.
Finalement, la qualité des soins de longue durée dispensés aux résidents d'EMS doit être améliorée. Pour ce faire, il faut renforcer les EMS en tant qu'institutions de soins médicaux.
Santé mentale des jeunes
Si la majorité de la population est sortie de la pandémie en bonne santé mentale, certains groupes ont été plus affectés psychologiquement. Il s'agit des jeunes, des personnes vivant seules, des personnes se trouvant dans une situation financière difficile et celles atteintes de maladies psychiques ou physiques, constate le Conseil fédéral dans un autre rapport adopté mercredi.
Les aspects psychosociaux devront donc être pris en compte le plus tôt possible dans la gestion des futures crises. Afin de protéger la santé psychique de la population en temps de crise, il faut disposer d'une bonne base en temps normal. C'est pourquoi la santé mentale individuelle doit être globalement renforcée.
Il s'agit notamment de garantir une meilleure protection de la santé mentale des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, par exemple dans le contexte de la formation et en dehors. Cela passe notamment par la promotion des compétences numériques afin de réduire les effets néfastes des contenus numériques, comme la discrimination ou le harcèlement.
Le Parlement avait transmis plusieurs postulats au Conseil fédéral le chargeant de se pencher sur les leçons à tirer de la pandémie de Covid-19.
ats/cab