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Le Conseil national veut encourager le libre accès au logement des personnes handicapées

Une motion au Conseil National veut encourager le libre accès au logement des personnes handicapées. [Keystone - Gaetan Bally]
Une motion au Conseil National veut encourager le libre accès au logement des personnes handicapées / La Matinale / 1 min. / le 7 mars 2024
Pour beaucoup, choisir son lieu de résidence et décider dans quel canton l'on vit peut sembler banal. Mais pour celles et ceux qui sont en situation de handicap, le choix du logement est souvent compliqué, voire impossible. Jeudi, le Conseil national a adopté une motion qui veut leur garantir ce droit.

La loi fédérale favorise actuellement la vie en institution pour les personnes en situation de handicap, au détriment d’un logement autonome. Mais les lignes bougent. La Suisse s’est notamment engagée à garantir le choix du lieu de vie en adoptant la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH).

Car vivre en collectivité dans une institution ne convient pas à tous. Il n’existe pas de statistiques récentes sur le nombre de personnes concernées. Mais jeudi dans La Matinale, la maman de Samy, polyhandicapé de 22 ans, explique qu'en raison d'une stimulation intense, la vie en institution est plus stressante pour son fils. "Cela provoque chez lui davantage d’épisodes épileptiques et de décompensation. Ça a un impact sur sa santé", témoigne-t-elle.

En revanche, la vie en appartement permet de mieux respecter son rythme biologique. "Une vie en autonomie lui correspond beaucoup mieux. Samy est quelqu’un qui aime aller voir des spectacles, sortir, être à l’extérieur... En institution, c’est plus compliqué", précise-t-elle. 

Autonomie et droits des personnes handicapées

La création de logements et de soutiens ambulatoires pour les personnes nécessitant une assistance accrue à domicile dépend de la volonté des cantons. Actuellement, la loi fédérale stipule uniquement la nécessité de créer des places en institution et non pas sur le marché du logement, souligne Matthias Kuert Killer, responsable des questions politiques de la faîtière Inclusion Handicap.

Ces personnes aspirent à vivre de manière autonome, ce qui est un droit, explique-t-il. "La Suisse a signé la convention des Nations unies pour les personnes handicapées. Par conséquent, la question n’est pas de savoir si nous voulons le faire ou non, mais plutôt de respecter les engagements que nous avons pris."

Et il ne s’agit pas seulement de choisir son logement, mais aussi le canton où l’on vit. Matthias Kuert Killer explique: "C’est toujours le canton où l’on a logé en institution en premier qui doit payer. Donc il y a des cas où si votre famille déménage, par exemple du Jura vers Genève qui est plus cher, et que vous voulez la suivre, cela pose des problèmes de financement."

>> Ecouter l'interview de Matthias Kuert Killer dans La Matinale :

Logement pour personnes handicapées, itw Matthias Kuert Killer. [Inclusion Handicap]Inclusion Handicap
Logement pour personnes handicapées, itw Kuert Killer / La Matinale / 1 min. / le 7 mars 2024

Vers l’égalité dans le choix au logement

Samy, quant à lui, s'apprête à emménager en colocation dans une coopérative, un accomplissement rendu possible au prix de grands efforts de sa mère et curatrice, proche-aidante.

Mais des personnes avec une grande diversité de handicaps sont concernées et gèrent elles-mêmes ces charges administratives. De nombreuses barrières subsistent et les défis sont multiples: trouver un logement adapté, gérer l’aide à domicile, trouver des sources de financement...

La motion adoptée par le Conseil national a pour objectif d’encourager le libre choix du logement au niveau fédéral. Seule l’UDC s’y est largement opposée, l’Argovien Andreas Glarner rejetant "une proposition bien intentionnée, mais inabordable financièrement". Un argumentaire anticipé par le centriste Christian Lohr: "L'expérience montre que les offres ambulatoires améliorent non seulement la qualité de vie des personnes concernées, mais aussi l'efficacité des coûts."

Le texte doit maintenant être débattu au Conseil des Etats.

Sujet radio: Mathias Délétroz

Adaptation web: Miroslav Mares

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