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Le désespoir des jeunes médecins, des transports publics trop chers et la dénonciation du "fascisme russe"

Les choix de la semaine
Les choix de la semaine.
Ces jeunes médecins dégoûtés dès leur premier stage pratique, les prix des transports publics qui continuent de grimper, le témoignage de la journaliste russe Elena Kostioutchenko, la situation des seniors avant le vote sur l'AVS et le Hezbollah qui gagne en popularité au Liban: tels sont les cinq choix de la semaine de RTSinfo.

TEMOIGNAGES - Ces jeunes médecins dégoûtés après leurs études

Un tiers des étudiantes et étudiants en médecine veulent abandonner la profession après leur première expérience pratique dans un hôpital, car ils sont dégoûtés par ce qu'ils vivent sur le terrain. Trop de paperasse, des heures supplémentaires qui s'accumulent et le manque de temps pour soigner les contacts humains expliquent ce désespoir croissant dans la profession.

"La théorie qu'on voit en cours et la pratique qu'on voit en stage sont deux mondes bien différents", a relevé un ancien étudiant dans La Matinale. Celui-ci dit passer "deux heures maximum par jour" avec ses patients et ajoute que ceux-ci côtoient surtout les aides-soignants. "En fait, le médecin passe surtout du temps avec son ordinateur."

"On travaille entre 60 et 85 heures par semaine, on n'a pas le temps de manger ou de prendre de pause. Les heures supplémentaires ne sont pas rémunérées, ni rattrapées", décrit une autre jeune médecin qui a démissionné d'un grand hôpital romand. Et un troisième de relever que si cela ne fait que trois mois qu'il travaille, il n'a "pas eu beaucoup de temps" pour lui. Il a fait 117 heures supplémentaires, soit deux semaines de travail en plus.

>> Ecouter l'émission spéciale de La Matinale :

Emission spéciale sur les médecins assistants - Pourquoi un tiers des médecins assistants pensent à arrêter la médecine?
Emission spéciale sur les médecins assistants - Pourquoi un tiers des médecins assistants pensent à arrêter la médecine? / La Matinale / 14 min. / le 6 février 2024

>> Lire aussi : Heures supplémentaires, manque de contact humain: les conditions de travail dégoûtent les jeunes médecins

ENQUETE - Ces chers transports publics

En décembre dernier, les tarifs des transports publics ont augmenté pour la première fois depuis sept ans en Suisse. Une hausse inévitable, selon l'Alliance SwissPass, qui met en avant le développement de l'offre et l'explosion des prix de l'énergie. Pour certains usagers toutefois, la facture est telle qu'ils envisagent de renoncer au train. "On se moque du monde, de la planète et de nos enfants. C'est scandaleux", déplore l'un d'eux dans l'émission Basik.

L'organisation de la branche des transports publics rappelle, elle, que ces dernières années, l'offre a continué à se développer, tandis que les tarifs de l'énergie ont pris l'ascenseur. Il fallait répercuter ces coûts supplémentaires sur les usagers, justifie son directeur Helmut Eichhorn. "On est en dessous de 4% de hausse en moyenne. Quand on voit ce qui se passe dans d'autres domaines, qui ont des augmentations de 10 ou 20%, nous considérons notre démarche comme très raisonnable", note-t-il.

Dans certains pays voisins, des solutions sont mises en oeuvre pour offrir des transports publics à des prix plus abordables. Ainsi, l'Autriche a fait le choix inverse de la Suisse. Depuis deux ans, le gouvernement fédéral, qui regroupe la droite libérale et les Verts, finance à hauteur de 500 millions de francs annuels un "Klimaticket" ("billet climatique"). Cet abonnement général coûte l'équivalent de 1000 francs, soit quatre fois moins cher que le pendant helvétique.

>> Voir le sujet de Basik :

fokus :  transports publics : la hausse de trop ?
fokus : transports publics : la hausse de trop ? / basik / 11 min. / le 5 février 2024

>> Lire aussi : Les transports publics suisses sont-ils trop chers?

INTERVIEW - Elena Kostioutchenko ou le danger au quotidien

Alors que la Russie accentue son virage ultra-conservateur et restreint de plus en plus les libertés citoyennes, de nombreux Russes quittent le pays. C'est le cas d'Elena Kostioutchenko, qui a dû fuir son pays et son travail de journaliste après une tentative d'assassinat. Exilée en Allemagne, elle dit continuer de se battre malgré le danger au quotidien.

"En Russie, on est sous un système fasciste. C'est un système qui refuse tous les droits individuels", se désole Elena Kostioutchenko dans le 19h30. La journaliste russe explique qu'elle pensait pouvoir arrêter cette montée du fascisme dans son pays rien qu'en écrivant à ce sujet. Mais ce fut un échec.

Aujourd'hui, elle estime qu'elle aurait dû en faire davantage. "Notre devoir en tant que professionnels n'empêche pas que nous avons un devoir en tant que citoyens et nous aurions dû être plus actifs et plus forts en tant que citoyens", affirme-t-elle. "Mais nous avons perdu et nous avons perdu notre pays." 

>> L'interview d'Elena Kostioutchenko dans le 19h30 :

Elena Kostioutchenko, journaliste à la Novaïa Gazeta, revient sur les pressions systématiques que subissent les opposants russes à Vladimir Poutine.
Elena Kostioutchenko, journaliste à la Novaïa Gazeta, revient sur les pressions systématiques que subissent les opposants russes à Vladimir Poutine. / 19h30 / 5 min. / le 6 février 2024

>> Lire aussi : "En Russie, on est sous un système fasciste qui refuse tous les droits individuels"

ANALYSE - Des seniors mieux ou moins bien lotis?

Comment les seniors s'en sortent-ils en Suisse? Sont-ils plus ou moins bien lotis que le reste de la population? La cellule data de la RTS donne des éléments de réponse à trois semaines de la votation sur une 13e rente AVS.

Premier indicateur de la santé financière: le revenu. De ce côté-là, de nombreux retraités éprouvent des difficultés. Près d'un senior sur six (15,4%) vit avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté en Suisse, d'après les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique. Cela représente environ 240'000 personnes. Le taux de pauvreté des aînés atteint ainsi plus du double de celui des personnes en âges de travailler.

Le taux de pauvreté ne montre toutefois qu'une face de la réalité. Calculé sur la base des revenus des ménages, il ne prend pas en compte la fortune. Or, de ce côté-ci, les aînés s'en sortent bien mieux que le reste de la population. Plus d'un senior sur deux possède une fortune liquide supérieure à 100'000 francs. Ce chiffre tombe à 29% chez les personnes en âge de travailler. A l'inverse, 15,6% des plus de 65 ans vivent dans un ménage qui dispose de moins de 10'000 francs d'avoirs liquides. Ce taux bondit à 28,9% chez les 18-64 ans.

>> Le décryptage du 19h30 :

3e épisode de la série consacrée à la votation fédérale du 3 mars prochain : la situation financière des retraités
3e épisode de la série consacrée à la votation fédérale du 3 mars prochain : la situation financière des retraités / 19h30 / 1 min. / le 8 février 2024

>> Lire aussi : Retraités ou actifs, qui s'en sort le mieux en Suisse?

REPORTAGE - Le Hezbollah, à la fois craint et admiré au Liban

Au Liban, on observe avec attention les combats quotidiens à la frontière avec Israël et dans la bande de Gaza. Alors que certains craignent une nouvelle guerre dans le pays, le Hezbollah, allié du Hamas, est de plus en plus populaire. La guerre menée par Israël dans la bande de Gaza sème en effet la colère, voire le désir de vengeance, dans les camps de réfugiés, où ce sentiment est exacerbé par des décennies d'extrême pauvreté et d'impuissance.

Les cortèges funèbres accompagnant les dépouilles des combattants tués sur ce front sont l'occasion pour les groupes armés de galvaniser la population et gagner en soutien. "Nous n'avons pas peur de la guerre, nous sommes prêts à faire face", glisse Mohamad Hamid dans Mise au Point. Mohammad, un garçon de 10 ans, abonde: "Je suis ici pour rendre hommage à un héros mort en martyr. Je veux me battre parce que mon pays, la Palestine, est occupée et que mourir en martyr est quelque chose de noble qui me mènera au paradis."

D'autres craignent que la guerre ne s'étende encore et atteigne la capitale Beyrouth, déjà en pleine crise économique. Les actions du Hezbollah dans le sud du Liban inquiètent notamment Samy Gmayel, chef du parti chrétien de l'opposition Kataeb. "Nous considérons que la milice du Hezbollah prend la politique en otage. Nous avions déjà un problème avant le 7 octobre, mais là, ce risque a augmenté. C'est un risque de guerre", dénonce-t-il.

>> Le reportage de Mise au point :

Sud Liban: l'autre front de la guerre
Sud Liban: l'autre front de la guerre / Mise au point / 13 min. / le 4 février 2024

>> Lire aussi : Entre craintes et soutien, le Hezbollah divise mais gagne en popularité au Liban

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