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Le groupe Etat islamique salue l’attaque contre un juif orthodoxe à Zurich

La Suisse est dans le viseur de l'Etat Islamique. Le nombre de procédures anti-terroristes a augmenté de 50% l'an dernier
La Suisse est dans le viseur de l'Etat Islamique. Le nombre de procédures anti-terroristes a augmenté de 50% l'an dernier / 19h30 / 1 min. / le 21 avril 2024
L’attaque au couteau qui a blessé un juif orthodoxe dans la nuit du 2 mars à Zurich fait l’objet de récupérations par le groupe Etat islamique, a appris le Pôle enquête de la RTS. L’auteur présumé, un adolescent de 15 ans, est cité en exemple dans diverses communications du groupe terroriste qui inclut la Suisse dans la liste de ses ennemis.

Le premier communiqué a été publié le 4 mars sur une chaîne Telegram alimentée par des partisans du groupe Etat islamique. L’auteur présumé de l’attaque, un adolescent de 15 ans, est décrit par les terroristes comme l’incarnation de la nouvelle génération du califat, une ineptie dénuée de fondements religieux destinée à galvaniser d’autres potentiels candidats.

Un mois plus tard, le 8 avril, le même jeune homme a été qualifié de héros dans une publication du groupe Etat islamique au Khorasan, une antenne de l'organisation terroriste soupçonnée d’être responsable des attentats commis contre le Crocus City Hall à Moscou le 22 mars qui a coûté la vie à au moins 145 personnes.

>> Lire aussi : La radicalisation à portée de clic pour les jeunes générations

La Suisse considérée comme un ennemi

Le groupe Etat islamique multiplie ses communications sur internet. Au début du mois, dans une vidéo de propagande que la RTS a pu consulter, le groupe terroriste a fait l’inventaire des pays considérés comme faisant partie de l’alliance mondiale contre l’EI et pouvant, à ce titre, être considéré en ennemi. La Suisse y figure aux côtés de 59 autres pays.

Selon le dernier rapport du Service de renseignement de la Confédération (SRC), 41 personnes en Suisse sont actuellement considérées comme représentant une menace prioritaire pour la sécurité intérieure et extérieure.

Depuis le début de l’année, sept adolescents âgés de 15 à 18 ans ont été arrêtés en lien avec le terrorisme. Les dernières interpellations, annoncées le 14 avril, concernaient des mineurs établis à Schaffhouse et en Thurgovie.

>> Lire : Arrestation de trois jeunes soupçonnés de terrorisme à Schaffhouse et en Thurgovie

Sujet et interview TV: Claude-Olivier Volluz et Jennifer Covo

Adaptation web: jfe/boi

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Jacqueline de Quattro: "La Suisse est une cible légitime pour les attaques terroristes"

Vice-présidente de la commission de sécurité du Conseil national, Jacqueline de Quattro a exprimé son inquiétude dans le 19h30 face aux menaces djihadistes qui pèsent sur la Suisse: "Nous savons que nous faisons partie pour les djihadistes des pays d'Occident qui sont hostiles à l'islam. Cela veut dire que la Suisse est une cible légitime pour les attaques terroristes."

Pour la Vaudoise, il est préoccupant que l'EI prenne l'auteur de l'attaque contre un juif orthodoxe à Zurich comme un modèle, car cela pourrait servir de modèle à d'autres et favoriser un passage à l'acte.

Alors que les personnes radicalisées sont de plus en plus jeunes, Jacqueline de Quattro pointe du doigt le "gros risque" que représentent les réseaux sociaux, car il y a un manque de contrôle et de connaissances de la part des parents.

L'élue PLR relève que cela commence souvent par des jeux innocents dans lesquels on peut être un héros, créer son monde et définir ses missions. "Et, subrepticement, ces jeux tendent vers davantage de violences et de confrontation. Tout à coup, on ne combat plus des ennemis imaginaires, mais des ennemis de Mahomet. Cela peut parler beaucoup à des jeunes qui sont en train de se chercher ou qui sont en période de rupture." A ses yeux, c'est cette fragilité qui peut être exploitée par les milieux islamistes très actifs sur les réseaux.

La conseillère nationale confie aussi que ce sujet est abordé durant chaque séance de commission, car ils ont été avertis que le terrorisme est une menace bien réelle aujourd'hui. Elle pense toutefois que la Suisse n'en fait pas assez, notamment concernant la surveillance des réseaux sociaux. Et sans vouloir en faire un débat gauche-droite, l'élue précise que cela relève d'une pesée d'intérêts entre la liberté individuelle et la sécurité. "Chaque fois qu'on veut mettre un contrôle sur quelqu'un, surveiller un individu pour voir s'il s'est radicalisé, c'est une intrusion dans sa vie privée."

Jacqueline de Quattro juge enfin qu'il faut donner les moyens et les effectifs nécessaires à la police de faire son travail et qu'il faut un cadre légal qui permette de surveiller les gens qui deviennent à risque. Elle répète qu'elle demande de longue date la création d'un Parquet anti-terroriste fédéral, car il y a actuellement 26 cantons et 26 systèmes différents. Elle va le demander à nouveau via une motion.

>> L'interview de Jacqueline de Quattro, vice-présidente de la commission de sécurité, dans le 19h30 :

Menace terroriste en Suisse : entretien avec Jacqueline de Quattro, vice-présidente de la commission de sécurité
Menace terroriste en Suisse : entretien avec Jacqueline de Quattro, vice-présidente de la commission de sécurité / 19h30 / 5 min. / le 21 avril 2024