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Le Groupe Mutuel durcit ses conditions de remboursement des médecines alternatives

medecine alternative [Depositphotos - barselona_dreams]
Médecines alternatives : le Groupe Mutuel serre la vis / On en parle / 8 min. / le 26 septembre 2024
L'assureur valaisan a modifié sa pratique de remboursement des médecines alternatives. Désormais un refus de prise en charge peut survenir après 5 à 8 séances, bien que ce nombre ne soit pas précisé dans les conditions d'assurance. Ces changements font réagir les assurés.

Le recours aux médecines douces comme les massages, l'ostéopathie ou l'acupuncture peut être couvert par des assurances complémentaires. Le Groupe Mutuel, qui propose une telle assurance, a durci cet été sa pratique de remboursement de ces soins.

Désormais, après 5 à 8 séances, la prise en charge peut être refusée au motif de "consommation importante ou non thérapeutique". Pour être tout de même remboursé, l'assuré doit démontrer que le soin poursuit un objectif thérapeutique et ne se limite pas à améliorer son bien-être général.

100 massages par an

Contacté par la RTS, le Groupe Mutuel justifie ce durcissement par une forte hausse de consommation de médecines alternatives. L'assureur donne l'exemple de clients ayant eu recours à plus de cent massages en un an.

Les assurés ont été informés d'un changement de pratique, mais pas clairement sur le nombre de séances possibles sans justification. Le Groupe Mutuel confirme à la RTS le nombre de 5 à 8 séances selon les thérapies. Une seule précision communiquée sur cette fourchette: un justificatif est nécessaire plus tôt pour les massages que pour les autres thérapies.

Les assurés et les thérapeutes réagissent

L'office de médiation de l'assurance maladie indique dans l'émission On en parle avoir reçu plusieurs demandes d'assurés au sujet de ces refus de prise en charge. Lorena Tronto, juriste auprès de cet office, explique qu'il est tout fait légal de durcir une pratique si celle-ci reste dans le cadre des conditions générales. L'experte rappelle qu'il est possible de demander à la caisse de réexaminer une décision de non-prise en charge.

Pour sa part, la Fédération suisse des patients indique avoir reçu de nombreuses plaintes au sujet du durcissement de pratique de certains assureurs.

Du côté des thérapeutes, la présidente de l'Association des praticiens en thérapies naturelles qualifie ce durcissement et sa communication nébuleuse de "tsunami". Elle reconnait toutefois des excès dans le recours aux prestations de médecines douces et appelle à la responsabilisation de tous les acteurs.

Une tendance de la branche?

Le Groupe Mutuel explique aussi que ce renforcement des contrôles suit une tendance de la branche. A ce sujet, aucun autre grand assureur contacté par la RTS n'indique limiter la prise en charge sans justificatif à un nombre précis de séances pour ses assurances de médecines alternatives.

Catherine Rüttimann, Bastien von Wyss et Emilie Berthouzot

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