Le premier postulat du groupe UDC demande de "mettre un terme aux idées antisémites dans les établissements publics d'enseignement en Suisse". Le parti estime que des groupes pro-palestiniens ont occupé des universités et des hautes écoles en violation de la loi et qu'ils ont empêché le bon fonctionnement de celles-ci.
Le groupe parlementaire charge donc le Conseil fédéral de faire toute la lumière sur ces événements. A la lecture des questions posées dans le postulat, il apparaît que, pour l'UDC, ces occupations ne se sont pas produites spontanément.
Des ONG américaines organisent des manifestations pro-palestiniennes, et le parti considère qu'"il se passe la même chose dans les universités suisses", indique dans La Matinale de lundi Thomas Aeschi, président du groupe UDC aux Chambres fédérales. Il faut voir si les événements dans nos universités ont été coordonnés par des "réseaux de l'étranger présents en Suisse", précise-t-il encore.
Le parti veut notamment savoir comment elles ont été planifiées et coordonnées ainsi que le rôle des réseaux nationaux et étrangers. Une autre question soulevée est de savoir comment la Confédération et les cantons s'assurent qu'aucune discrimination fondée sur l'origine ou la politique ne puisse avoir lieu dans les établissements concernés.
Des questions de diversité et de neutralité politique
Pour l'UDC, des questions fondamentales se posent à la suite des occupations des différentes hautes écoles. Dans un second postulat, le parti veut donc savoir si les universités considèrent cette diversité politique comme un objectif et, si oui, quel est le poids de cet objectif.
Il demande aussi au Conseil fédéral comment la diversité politique et la neutralité politique de la recherche et de l'enseignement sont garanties dans les universités. Un autre point soulevé dans le postulat réside dans les critères qui entrent par exemple dans les projets de recherche. Le Conseil fédéral est invité à préciser que ces critères sont bien scientifiques et non idéologiques.
Deux visions opposées pour l'UDC et le PS
"On a l'impression que les directions des universités suisses deviennent de plus en plus politiquement à gauche et certaines universités soutiennent ces protestations, a déploré dans Forum Thomas Aeschi. Et si le gouvernement suisse donne de l'argent aux cantons pour les universités, il doit plus clairement s'assurer que la direction des universités n'est pas politiquement à gauche et soutient ces protestations antisémites."
Interrogé dans le 19h30, Michaël Buffat, conseiller national UDC vaudois, va dans le même sens: "La question, ce n'est pas si on soutient les manifestations sur le fond. C’est la forme: 'Les universités doivent-elles être occupées par des groupes politiques?' Pour moi, c’est non. Et le fait qu’on a vu des professeurs s’exprimer est inquiétant."
Du côté de la gauche, qui a globalement soutenu ces mouvements, on dénonce une tentative de décrédibilisation de la mobilisation étudiante.
"On ne voit pas pourquoi il faudrait faire une enquête particulière", estime le conseiller aux Etats genevois Carlo Sommaruga. Aux yeux du socialiste, "la jeunesse est choquée de ce qu’elle voit et elle se mobilise. Maintenant, dire que l’université est neutre, l’université n’est jamais neutre. Le silence face à l’horreur, c’est une complicité face à l’horreur. Dès lors, je crois que d’une manière ou d’une autre le thème reviendra à Berne."
Sujet radio et TV Gaël Klein et Valérie Gillioz
Adaptation web: boi
Occupation à l'Unifr: le collectif demande le retrait de la plainte
Le collectif Coordination Etudiante pour la Palestine (CEP) qui avait occupé le bâtiment Pérolles 21 de l'Université de Fribourg a reçu avec "effarement" la décision du rectorat de déposer une plainte pour violation de domicile. Il a exhorté samedi la rectrice à revenir sur sa décision.
Dans un courriel adressé à la rectrice Katharina Fromm, le collectif déplore le fait qu'une "institution prétendant véhiculer des valeurs humanistes, et dispensant des enseignements de pointe en matière de droits fondamentaux" s'arroge le droit de suspendre indéfiniment une liberté fondamentale.
Le collectif critique aussi le fait que le rectorat n'a même pas pris la "peine de tenter de justifier la proportionnalité de sa mesure". Cela est "indigne d'une institution dans une société prétendument démocratique". Le collectif exhorte donc la rectrice à "rappeler immédiatement" sa décision avant qu'elle "ne soit annulée par un tribunal".
Dans sa missive, le collectif demande également la permission d'organiser un rassemblement de protestation mardi prochain à 18h00 devant le bâtiment de Pérolles 21.
La Coordination Etudiante pour la Palestine occupait ce bâtiment, durant les heures d'ouverture, depuis lundi. Dès mardi, l'Alma mater avait indiqué avoir préparé une plainte pénale pour violation de domicile, plainte finalement déposée vendredi. (ats)