Le monde de la médecine animale en pleine évolution
En Suisse, près d’un foyer sur deux possède un ou plusieurs animaux de compagnie. Et de plus en plus nombreux, ces derniers sont très souvent aujourd’hui considérés comme faisant partie de la famille. Pour répondre aux attentes et exigences toujours plus grandes de leurs propriétaires, l’offre de soins a dû s'élargir.
Comme la plupart de ses confrères, la docteure Florence Mugneret-Werts, responsable du cabinet My Vet à Aigle, a assuré pendant des années des gardes, la nuit et les week-ends, pour garantir une continuité de soins. Ce qui engendrait chez elle une surcharge de travail et du stress.
"C’est un peu stressant pour nous d’être à la maison, sachant qu’on a des animaux hospitalisés la nuit et sachant qu’on n’a pas de présence humaine pour les surveiller", explique-t-elle dans l'émission de la RTS Basik.
Des services d’urgence dédiés aux animaux
Depuis une année et demie, les choses ont changé. Chaque soir, elle confie son cabinet et ses animaux hospitalisés à des vétérinaires urgentistes. Comme dans un hôpital, une équipe de nuit vient prendre le relais. À leur tête, le docteur Guillaume Maze- Sencier.
La profession est en grande souffrance. Je pense que pour la plupart des vétérinaires, ce métier est une passion, mais travailler et ne plus avoir de vie personnelle, ce n’est pas possible non plus
Il y a deux ans, celui-ci lance la structure "Emmergency Vet Care" (EVC), un modèle inspiré des pays anglo-saxons. Le concept propose aux cabinets vétérinaires de compléter leur offre avec une activité de nuit ainsi que pendant les week-ends et les jours fériés. Ce modèle se révèle économiquement intéressant pour les deux partenaires qui restent indépendants, mais se partagent les locaux et le matériel.
D'une part, ce service rassure les clients qui peuvent faire soigner leur animal 24 heures sur 24 et, d’autre part, soulage les vétérinaires débordés. En effet, avec une demande croissante pour toujours plus de soins, leur charge de travail est toujours plus grande et les burn-out ne sont plus rares, comme le confirme le docteur Guillaume Maze Sencier.
"La profession est en grande souffrance. Je pense que pour la plupart des vétérinaires ce métier est une passion, mais travailler et ne plus avoir de vie personnelle, ce n’est pas possible non plus", souligne-t-il.
Le retour du vétérinaire à domicile
Autre tendance dans ce monde de la médecine animale en pleine évolution: le vétérinaire qui se déplace à la maison. On en voyait principalement dans le monde rural, pour le bétail ou les chevaux, mais aujourd'hui ce modèle commence à se développer aussi pour les animaux de compagnie.
Ne pas avoir à se déplacer avec son animal et lui éviter le stress de la visite en cabinet, ce sont les avantages qui ont convaincu Dimitri Montanini pour son chien Goliath, un joli labrador croisé. "Il est rassuré, il est chez lui, il est sur son territoire, on voit la différence par rapport à une visite chez le vétérinaire, où il n’en mène pas très large."
Le vétérinaire dispose de tout le matériel nécessaire pour une consultation classique allant d’un vaccin à une prise de sang. Sans compter l'avantage de pouvoir observer l’animal dans son contexte de vie, ce qui peut lui donner des informations utiles pour son diagnostic.
En cas d'euthanasie de l'animal, faire venir le vétérinaire chez soi est également l'option de plus en plus choisie par les propriétaires.
La téléconsultation vétérinaire se développe
Appeler le vétérinaire pour une consultation à distance pourrait devenir banal dans quelques années. C’est en tout cas le souhait de la docteure Chloé Rezaie qui s’est lancée dans un ambitieux projet.
On est dans une société où tout va très vite, les propriétaires ont besoin de réponses rapidement et vous avez souvent en cabinet des délais qui peuvent être assez longs
Il y a quelques mois, elle crée la première plateforme suisse dédiée à la téléconsultation vétérinaire. Le projet a vu le jour pour répondre aux attentes toujours plus pressantes de propriétaires inquiets pour leurs animaux de compagnie.
"On est dans une société où tout va très vite, les propriétaires ont besoin de réponses rapidement et vous avez souvent en cabinet des délais qui peuvent être assez longs", explique-t-elle. Rassurer les propriétaires, leur donner un diagnostic ou les orienter, le cas échéant, vers un cabinet pour une prise en charge adaptée, tels sont les principaux objectifs de la plateforme "Chattyvet".
La promesse des nouvelles offres de consultations est donc de soulager les vétérinaires débordés, de rassurer les propriétaires et de leur offrir un service sur mesure. Cette tendance devrait s’accélérer avec la place toujours grandissante que l’on donne aux animaux dans nos vies.
Claire Braillard
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