Le National demande un plan d'action contre l'antisémitisme
La Confédération doit agir contre les actes antisémites qui se multiplient depuis la guerre à Gaza. Preuve en est l'attaque d'un juif orthodoxe samedi dernier à Zurich. Le National a adopté jeudi par 125 voix contre 48 une motion en ce sens. L'UDC était contre. Le Conseil des Etats doit encore confirmer cette décision.
Le texte, déposé par la commission des institutions politiques, demande au Conseil fédéral d'élaborer un plan d'action contre le racisme et l'antisémitisme. Il s'agit d'adopter une stratégie nationale en collaboration avec les cantons.
"L'attaque de samedi à Zurich est une attaque contre nous tous, contre ce qui fait la Suisse, contre le respect de l'autre et contre nos valeurs constitutionnelles", a déclaré Damien Cottier (PLR/NE) au nom de la commission.
"Nous devons tous nous battre pour que personne ne soit discriminé que ce soit sur sa couleur de peau ou sa religion", a complété la corapportrice Samira Marti (PS/BL). La Suisse a besoin d'une vision d'ensemble contre l'antisémitisme, une demande soutenue par la communauté israélite.
>> Voir aussi les explications de Michaël Maccabez dans le 12h45 :
Actes antisémites multipliés par dix
"L'attaque à Zurich nous bouleverse et nous confronte avec une réalité que nous ne pouvons pas admettre", a renchéri la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. Elle s'inscrit dans une forte et régulière augmentation des actes antisémites en Suisse".
Après le 7 octobre 2023, les organisations représentant les juifs en Suisse ont enregistré une multiplication par dix des incidents antisémites. L'antisémitisme vient de tous les milieux, a poursuivi la Jurassienne. "La haine contre nos concitoyens juifs touche au coeur de notre société", a dénoncé la cheffe du Département fédéral de l'Intérieur.
>> Voir aussi l'interview de Ralph Friedländer, vice-président de la Fédération suisse des communautés israélites, dans La Matinale :
Plus de moyens
La ministre estime donc nécessaire de tout faire pour que de tels événements ne se reproduisent pas. Les travaux de lutte contre le racisme et l'antisémitisme doivent être coordonnés au plan national. Le service de lutte contre le racisme recevra en outre davantage de moyens, a-t-elle annoncé, précisant que le service ne compte actuellement que 3,8 équivalents plein-temps.
Les non sont venus des rangs UDC. Pour Andreas Glarner (UDC/AG), la stratégie demandée se trompe de cible. L'antisémitisme en Suisse vient des immigrés illégaux entrés en Suisse et portant le foulard palestinien, a-t-il dit en substance. Il faut plutôt les refouler et renforcer les frontières, estime-t-il.
Abstentions UDC
Des arguments qui n'ont pas complètement convaincu dans son propre camp. Neuf élus UDC se sont abstenus, dont Manfred Bühler (BE), Didier Calame (NE), Jacques Nicolet (VD) et Yvan Pahud (VD).
Mercredi, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a rencontré le président de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), Ralph Lewin, et souligné la nécessité d'un plan d'action. La présidente de la Confédération Viola Amherd a elle condamné l'agression lundi dernier.
ats/miro
Publié Modifié