Créé en France en 2017, ce système d'étiquetage a ensuite été adopté par six autres pays: la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal. En Suisse, il est facultatif depuis 2019. Une septantaine de détaillants et producteurs comme Nestlé ou Migros avaient fait le choix de l'adopter.
Après trois ans d’expérience du Nutri-Score, on a remarqué que par rapport aux coûts et aux ressources que cela représente, la clientèle n'était pas là. Il n’a pas eu l'effet escompté
La Fédération romande des consommatrices et consommateurs (FRC) et l'Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV) regrettent ce retrait.
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Pressions politiques
A l'heure où l'Union européenne discute de rendre obligatoire le Nutri-Score, ce dernier est attaqué par les géants de l'agroalimentaire et certains secteurs du monde agricole, dont les producteurs de charcuterie ou de fromage. En effet, ces produits se trouvent moins bien notés que des céréales sucrées. En Suisse, une motion visant à réguler cet étiquetage a été adoptée en mars dernier.
Le Nutri-Score, c'est au détriment des produits suisses. Nous voulons limiter cet outil
Les voix opposées au Nutri-Score lui préfèrent la pyramide alimentaire, beaucoup moins contraignante pour les sociétés productrices. C'est en tout cas l'avis du conseiller national Emmanuel Amoos (PS/VS). "Au Conseil des États, comme au Conseil national, il y en a clairement qui sont là pour défendre les intérêts de l'industrie agroalimentaire. En effet, on sait bien que dans cette industrie, le Nutri-Score dérange", expliquait-il en mars dernier dans Forum.
Ce même Parlement a d'ailleurs déjà refusé de taxer les boissons sucrées. Les nutritionnistes l'assurent: la pyramide alimentaire reste primordiale pour se nourrir de produits frais et variés. Le Nutri-Score doit donc rester un outil complémentaire pour éviter le pire en matière de malbouffe.
Si on pense à la population défavorisée, on voit que le Nutri-Score a montré un intérêt au niveau de la santé pour se préserver au mieux des maladies chroniques comme l’obésité ou les maladies cardiovasculaires
Et vous dans tout ça ?
Les spécialistes considèrent que l’arrêt du Nutri-Score n'est pas une bonne nouvelle en termes de santé publique et donc de coûts de la santé.
Pour une alimentation saine, la règle reste la même: préférer les produits frais et non transformés. "Si on doit prendre un produit un peu ou très transformé, il vaut mieux se fier au code couleur tant qu'il existe", rappelle Sandrine Lasserre, co-présidente de l'antenne des diététiciennes genevoises, dans l'émission On en parle.
Pour la suite, d'autres outils permettent de se repérer dans la jungle du supermarché. Les applications “QuelProduit", "Yucca" ou encore "Openfoodfacts". Cette dernière donne même un indice sur le degré de transformation des produits avec l'échelle Nova.
Claire Burgy