Le Parti socialiste aurait récolté le plus de fonds en 2023, selon le Contrôle fédéral des finances
Les chiffres du Contrôle fédéral des finances publiés vendredi montrent que c'est le Parti socialiste (PS) qui a déclaré le montant le plus élevé pour l'année 2023 avec 9,03 millions de francs. L'Union démocratique du centre (UDC) suit avec 5,94 millions, puis le Parti libéral-radical (PLR) avec 4,25 millions.
Le Centre a récolté 3,08 millions. Viennent ensuite les Vert-e-s (2,59 millions), puis les Vert'libéraux (1,38 million).
Interrogé dans le 12h45 de la RTS, le coprésident du PS Suisse Cédric Wermuth estime qu'il y a des différences entre les méthodes de financement des camps politiques.
"Chez nous à gauche, le parti porte souvent les grandes campagnes et finance, par ses membres, toute l'activité politique. Dans le camp bourgeois, de grandes organisations, comme les faîtières des employeurs, financent une grande partie de l'activité politique. Cela n'apparaît évidemment pas dans les chiffres des partis", argumente-t-il.
Une question de transparence
C'est la première fois que ces chiffres sont publiés après l'entrée en vigueur en 2023 de la nouvelle loi sur le financement des partis politiques. Visant une plus grande transparence, cette nouvelle législation fixe un cadre qui oblige les partis présents au Parlement à déclarer la plupart de leurs recettes.
Selon le CDF, la transparence s'est améliorée, mais n'est pas absolue. L'organe de surveillance publie les chiffres déclarés par les partis eux-mêmes. Son rôle est principalement de veiller à ce que tous les documents soient transmis dans les délais et il procède également à des contrôles par échantillonnage.
Les budgets de campagne pour les élections fédérales d'octobre ne sont pas reflétés dans cette analyse. Loin devant, le PLR et l'UDC avaient chacun dépensé plus de 10 millions.
Les partis doivent déclarer leurs recettes en les détaillant par catégories. Pour les cinq plus grands partis, ce sont les dons — qui doivent être déclarés à partir de 15'000 francs — qui constituent la plus grande source de revenus. Parmi les autres catégories, on retrouve notamment l'argent qui découle de la vente de biens et de services, des cotisations des membres ainsi que les contributions liées à un mandat.
Cotisations et versements des élus
Il existe toutefois des différences considérables entre les partis au niveau des recettes provenant des cotisations des membres et celles liées à un mandat, note le CDF. Ces écarts varient évidemment en fonction du nombre de membres et de mandats, mais s'expliquent également par des règles internes qui divergent entre les partis.
Pour ce qui est des cotisations des membres, le PS arrive très largement en tête avec deux millions de francs. Le Parti évangélique suisse (PEV) se place deuxième, bien plus loin, avec 0,55 million. Viennent ensuite les Vert-e-s (0,4 million) et l'UDC (0,37 million). Certains partis n'ont déclaré aucun revenu sous cette rubrique.
Pour les revenus liés aux mandats, les divergences sont aussi grandes. Certains partis ne demandent pas à leurs politiciens de les reverser à la section nationale (les sections cantonales ne sont pas prises en compte dans le décompte du CDF). Et les contributions versées aux groupes parlementaires ne doivent en principe pas non plus être déclarées.
ats/ami