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Le PLR met les bouchées doubles pour tenter de réformer l'école en Suisse

Le PLR veut restreindre l’école inclusive
Le PLR veut restreindre l’école inclusive / Forum / 2 min. / le 11 octobre 2024
Le PLR veut mettre en pratique ses propositions de réforme du système scolaire en Suisse. Après avoir publié un papier de position en juin, il a lancé une trentaine d'interventions dans les cantons dans cinq champs d'action, qu'il a présentés vendredi. Le parti veut freiner l'école inclusive et réduire les tâches administratives des enseignants.

"L'école obligatoire est à bout de souffle", estime le Parti libéral-radical. Il regrette que trop d'élèves en fin de scolarité ne sachent plus calculer, ni lire correctement, que l'école inclusive "laisse tomber" les enfants en difficulté d'apprentissage comme les enfants doués. Il déplore aussi la charge bureaucratique grandissante sur le corps enseignant.

Une formation solide et une école obligatoire fonctionnelle sont importantes pour la société, pour l'égalité des chances et pour une économie innovante, a déclaré le président du parti Thierry Burkart à Berne.

Retour des classes de soutien

Le PLR a donc déposé, ou va le faire, cinq interventions types dans les Parlements cantonaux, "pour une école forte". Florence Bettschart-Narbel, vice-présidente du parti suisse et présidente du PLR Vaud, a parlé de "vision d'avenir pour nos enfants, à qui nous devons une formation de base excellente".

La première intervention demande des classes de soutien au lieu de l'école inclusive "à tout prix". Le parti plaide pour un enseignement adapté aux besoins de chaque enfant et pour une charge moins grande pour le corps enseignant. Cette intervention a été déposée en Argovie, à Berne, à Bâle-Ville, à Lucerne, à Nidwald, à Soleure et à Genève.

>> Interview d’Isabelle Noël, professeure associée à la haute école pédagogique de Fribourg (HEP-PH FR) et spécialiste de l’école inclusive. :

Faut-il restreindre l’école inclusive? Interview d’Isabelle Noël
Faut-il restreindre l’école inclusive? Interview d’Isabelle Noël / Forum / 5 min. / le 11 octobre 2024

La deuxième exige des classes de langue pour les élèves allophones, pour qu'ils comprennent la langue locale avant d'intégrer une classe ordinaire. Pour réussir son parcours scolaire et sa formation, il est indispensable de disposer de compétences linguistiques suffisantes dans la langue d'enseignement, d'après le parti.

Il a déposé une intervention en la matière en Argovie, à Bâle-Ville et à Saint-Gall notamment. Les cantons romands connaissent déjà des classes d'accueil pour des enfants qui ne parlent pas français, et c'est un succès, a souligné Florence Bettschart-Narbel.

Moins de bureaucratie

Dans les cantons de Neuchâtel, de Zoug, de Genève et d'Argovie, le PLR souhaite qu'il y ait moins de bureaucratie. Cette mesure doit permettre de pallier la pénurie de personnel. Pour le PLR, une réduction des tâches administratives doit permettre aux enseignants de se consacrer à leur occupation principale: donner des cours.

Le parti demande encore de "garantir la neutralité politique de l'école obligatoire", ne voulant "pas d'endoctrinement idéologique des enfants". Fustigeant la "publicité pour des idéologies de gauche", par exemple pour la grève du climat ou la grève féministe, il insiste sur "un climat de discussion ouvert". Les élèves doivent pouvoir se confronter à diverses opinions et perspectives.

Enfin, tout en saluant l'apport du numérique dans la formation, le PLR estime que les smartphones et appareils connectés n'ont pas leur place en classe, sauf s'ils font partie du cours. Il souhaite donc "une utilisation saine des téléphones portables". Sans cela, les élèves, distraits, connaissent des retards d'apprentissage ainsi que des problèmes de santé mentale. Les sections saint-galloise et neuchâteloise ont déposé une intervention en ce sens.

ats/ami

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