Le président de la Swiss Football League appelle à des mesures individuelles contre les hooligans
Dimanche, la finale de la Coupe de Suisse de football a attiré près de 28’000 spectateurs au Stade de Suisse à Berne. A l'issue du match, l'invasion de la pelouse par plusieurs supporters équipés de fumigènes a soulevé des questions de sécurité, rappelant plusieurs débordements survenus durant ce championnat.
À l'heure du bilan de la saison de football, un gros point noir se démarque en effet: les heurts dans et autour des stades. Après plusieurs incidents, les cantons ont été contraints de renforcer les mesures de sécurité et de nouvelles dispositions entreront en vigueur dès la prochaine saison.
Une nouvelle échelle des sanctions
Pour endiguer le hooliganisme tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des stades, les cantons et les clubs ont convenu d’une échelle de sanctions. Cette série de mesures en cascades, adaptées à la gravité des incidents, comprend un avertissement au club, une surveillance accrue des gradins, la fermeture d’une partie des tribunes et, en dernier recours, la tenue d’un match à huis clos.
Nous sommes persuadés qu'il faut des mesures individuelles contre ceux qui commettent de la violence
Invité dimanche dans le 19h30 de la RTS, Claudius Schäfer, directeur général de la Swiss Football League, a évoqué les conséquences de l’application de ces sanctions collectives, estimant qu'elles pénalisent l’ensemble des supporters, y compris ceux qui n’ont pas participé aux débordements.
"Des milliers de spectateurs ne peuvent pas venir au stade, parce qu’une vingtaine ou d’une trentaine de personnes ont commis de la violence", a-t-il déclaré, plaidant plutôt pour des sanctions individuelles.
Le billet nominatif pas souhaité
L’option du billet nominatif ne figure pas dans la série de mesures, car la ligue et les clubs s’y opposent. Selon Claudius Schäfer, un rapport de 120 pages établi il y a deux ans en collaboration avec les cantons démontre que le billet nominatif est surtout utile à l’intérieur du stade. "Or, les débordements de cette saison se sont principalement produits à l’extérieur du stade", souligne-t-il.
En Suisse, les gens qui viennent dans les stades s'y sentent en sécurité. Ce qui doit être réglé est à l'extérieur des stades.
De plus, le directeur de la SFL met en évidence le défi logistique que représente le remplissage d’un stade avec un système de billets nominatifs: "Par exemple, à Berne, avec entre 25’000 et 30’000 spectateurs, il faut trois heures pour faire entrer tout le monde. Ce n’est pas une mesure appropriée."
Selon Claudius Schäfer, pour la sécurité à l'extérieur des stades, des solutions et des mesures existent et leur application est essentielle. "Bien qu’il soit difficile d’identifier ces individus, nous devons tous collaborer pour les repérer et les signaler aux autorités judiciaires", conclut-il.
Propos recueillis par Gabriel de Weck
Adaptation web: Miroslav Mares