Le PS et le PLR s'accordent pour mieux protéger ouvriers et entreprises contre la canicule
Travailler sous un soleil de plomb est la réalité de nombreux ouvriers durant les mois d'été. Or, les épisodes caniculaires sont tendanciellement toujours plus fréquents, et plus intenses.
Socialistes et libéraux-radicaux ont donc déposé conjointement une motion au Parlement en juin pour élargir les conditions d'indemnisation des travailleurs et des travailleuses ainsi que leurs entreprises. Une proposition qui est le fruit d'un compromis entre syndicats et patronat.
Un droit du travail calibré pour l'hiver
Car s'il existe bien "une indemnité intempérie" au sein de l'assurance chômage, à laquelle les entreprises peuvent recourir, celle-ci est calibrée principalement sur la saison hivernale. "La loi est faite pour les longues périodes sur lesquelles on ne peut pas travailler en hiver", explique Nico Lutz, responsable du secteur construction chez UNIA.
Mais en période de canicule, seules quelques heures tombent. "Sur deux semaines, on aura peut-être seulement trois jours de canicule. Après on peut travailler", poursuit le syndicaliste.
L'idée est donc d'aménager la loi sur l'assurance chômage pour que les entreprises puissent y recourir de manière plus souple, uniquement aux heures où la chaleur dépasse 33 degrés et que le travail sur les chantiers doit ainsi être arrêté.
Texte large et flou
"La canicule frappe surtout pendant deux ou trois heures par jour, entre 14h et 17h environ. Et actuellement, l'assurance intempérie ne peut être enclenchée qu'en cas de demi-journée ou de journée d'intempéries, ce qui pénalise les entreprises de construction", estime Pascal Gysel, porte-parole romand de la Société suisse des entrepreneurs.
Le texte est porté par la socialiste Samira Marti au Conseil national et par la PLR Johanna Gapany aux Etats, ce qui augmente fortement ses chances de succès en plenum. D'autant qu'il laisse aussi beaucoup de latitude au Conseil fédéral pour sa mise en application.
Il incombera par exemple au gouvernement de définir les branches qui pourraient ou ne pourraient pas y avoir recours.
Céline Fontannaz/jop