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Le TPF se penche sur le volet suisse du scandale financier 1MDB

L'entrée du Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone. [Ti-press/Keystone - Gabriele Putzu]
Le procès du volet suisse de l'affaire 1MDB débute à Bellinzone / La Matinale / 1 min. / le 2 avril 2024
Le procès du volet suisse du scandale financier 1MDB s'est ouvert mardi devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) à Bellinzone. Les deux accusés, un homme d'affaires et son associé, répondent d'escroquerie et blanchiment aggravés notamment, pour avoir participé au pillage du fonds souverain malaisien. L'ampleur des détournements s'élèverait à plusieurs milliards de dollars.

Le scandale du fonds souverain malaisien 1Malaysia Developpment Berha (1MDB) revient sur le devant de la scène. Le procès du volet suisse, qui s'est ouvert mardi, est le résultat de six ans d’instruction et d’entraide judiciaire internationale, le tout condensé dans un acte d’accusation de 213 pages.

Les deux hommes d'affaires mis en cause sont accusés par le Ministère public de la Confédération (MPC) d'avoir ouvert les feux dans la vaste opération de siphonnage du fonds orchestrée par l'ex-Premier ministre malaisien Najib Razak et son conseiller Jho Low. L'ampleur des détournements s'élèverait au final à quelque 4,5 milliards de dollars, dont 1,8 milliard à l'actif des deux prévenus jugés par la Cour des affaires pénales.

Mardi matin, la défense d'un des deux accusés a demandé que les débats se déroulent à huis clos. Elle exposera ses arguments cet après-midi. D'ici là, les débats sont suspendus.

Corruption, faux, blanchiment

Double national suisse et saoudien, le premier homme d'affaires est accusé de gestion déloyale, corruption active d'agents publics étrangers, faux dans les titres, blanchiment d'argent aggravé et gestion déloyale des intérêts publics. Bi-national Suisse et Britannique, son associé répond des mêmes griefs, à l'exception du faux dans les titres.

Selon l'acte d'accusation, le premier aurait obtenu entre 2009 et 2011 le versement de 1,8 milliard de dollars de la part de 1MDB sur des comptes détenus par sa société Petrosaudi, établie à Genève.

Un pactole d'environ 800 millions de dollars aurait également été touché par un fantasque homme d’affaire malaisien, toujours en fuite, et qui a fait l’objet d’un documentaire de Netflix.

Mensonges et demi-vérités

Grâce au plan élaboré par les deux prévenus du jour et d'autres acteurs, le conseil d'administration du fonds était persuadé qu'il négociait avec une société étatique saoudienne active dans la prospection et l'exploitation de gisements pétroliers.

En réalité, Petrosaudi et les sociétés qu'elle contrôlait aux îles Caïmans et au Turkménistan n'étaient guère plus que des coquilles vides. Par un habile tissu de mensonges et de demi-vérités, les deux accusés ont convaincu le conseil que Petrosaudi détenait des licences pour des champs pétroliers au Turkménistan et en Argentine.

Quatre semaines de procès

Le procès est agendé pour tout le mois d'avril. Le Parquet présentera ses réquisitions de peine à l'audience. Les deux prévenus sont présumés innocents.

Le scandale 1MDB a abouti à l'ouverture de procédures dans plusieurs pays. En Malaisie, il a entraîné la chute du gouvernement de Najib Razak en 2018. Ce dernier a été condamné en juillet 2020 à 12 ans de prison et à une amende de 210 millions de ringgits (44 millions de francs). Début février 2024, le comité des grâces de Malaisie a ramené à 6 ans la peine infligée à l'ancien Premier ministre. (cause SK.2023.24)

>> Lire à ce sujet : L'ancien Premier ministre malaisien reconnu coupable de corruption

ats/doe

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