L'Union suisse des paysans (USP), l'Union suisse des paysannes et des femmes rurales et la commission des jeunes agriculteurs ont fait bloc mercredi. "Avec ses mesures d'économies, le Conseil fédéral touche un secteur qui n'est pas responsable des problèmes, qui en fait toujours plus et qui est déjà vulnérable", écrit l'USP dans un communiqué.
Celle-ci reproche au gouvernement de vouloir tailler dans les fonds dédiés à l'agriculture à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs. Le Conseil fédéral veut économiser, entre autres, dans l'agriculture pour assainir ses finances. Il prévoit aussi des coupes dans le budget 2025 et dans les enveloppes financières 2026-2029. Une injustice pour la faîtière qui rappelle les conditions de travail de plus en plus compliquées dans le secteur.
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Le salaire moyen des chefs d'exploitation s'élève à peine à 17 francs de l'heure et plus de 80% des exploitations dans les régions de montagne ont un revenu inférieur au salaire de référence, avance l'USP, se basant sur un rapport du Conseil fédéral. A cela s'ajoute une pression grandissante sur les paiements directs.
Plan "non éthique"
Pour le président de l'USP, Markus Ritter, la coupe est pleine. Les agriculteurs ont redoublé d'efforts ces dernières années pour remplir les exigences de qualité, notamment sur les critères bio, sans que ces prestations supplémentaires n'aient été indemnisées, explique-t-il. La réduction des finances revient à ses yeux à du vol. Il appelle donc la Confédération à revoir son plan actuellement "contraire à l'éthique".
La tension se fait de plus en plus sentir dans le monde paysan. Après de fortes mobilisations en France, en Allemagne et ailleurs en Europe, des paysans suisses ont lancé en début d'année un large mouvement de protestation contre la politique agricole du pays.
ats/ebz