L'étude décrit un fossé entre villes et campagnes en matière de rhume des foins. Cela s'explique d'une part par des pollens "plus agressifs" en ville: la proportion de protéines provoquant une allergie dans les pollens est très différente.
"Les bouleaux qui poussent en ville ont par exemple un peu plus du double d'allergènes que les bouleaux de la campagne", explique Peter Schmid-Grendelmeier, de l'Université de Zurich, dans une interview de la Neue Zürcher Zeitung. Selon lui, la protéine responsable de l'allergie est une protéine de "stress". Les arbres exposés à trop de gaz d'échappement, par exemple, en produisent davantage.
Les gaz d'échappement et les polluants liés à la circulation entraînent également une irritation des muqueuses, ce qui explique pourquoi les citadins sont plus susceptibles de souffrir du rhume des foins, explique le chercheur.
Un nouvel arbre déclencheur d'allergie?
Les chercheurs ont également remarqué une augmentation des antihistaminiques dans les eaux usées à un moment inhabituel. Durant cette période, "l'aulne et le noisetier n'avaient pas encore de pollen et le pollen de bouleau n'était pas encore mesurable", a précisé Peter Schmid-Grendelmeier.
Selon le professeur en dermatologie, il n'a pas encore été possible d'expliquer ce qui avait déclenché une allergie chez de nombreuses personnes à ce moment-là. "Il y a peut-être une espèce d'arbre que nous n'avions pas encore sur le radar comme déclencheur d'allergie", a-t-il expliqué.
Désensibilisation recommandée
Lors d'une réaction allergique, le corps libère un médiateur chimique, l'histamine, qui provoque des symptômes tels qu'un écoulement nasal ou des yeux rouges. Les antihistaminiques bloquent les récepteurs d'histamine dans le corps, explique Peter Schmid-Grendelmeier.
Chez les personnes fortement touchées, le pollen provoque des difficultés respiratoires. Il est alors recommandé de consulter un médecin et de procéder à une désensibilisation. "Avec ce traitement, on veut faire passer le système immunitaire de l'hypersensibilité à la tolérance", note l'expert. La prochaine occasion pour un tel traitement se présentera en automne, avant la saison des pollens.
ats/lia
Des médicaments dans les eaux usées
Les chercheurs de l'Université de Zurich ont analysé la teneur en antihistaminiques dans les eaux usées. Ils ont constaté une forte augmentation de ces médicaments, quelques heures après un épisode pollinique. Ainsi, les vols de pollen peuvent quasiment être détectés dans les égouts.
Les médicaments se retrouvent dans les eaux usées via l'urine, a précisé Peter Schmid-Grendelmeier de l'Université de Zurich dans une interview publiée samedi par la Neue Zürcher Zeitung. Les résultats de cette étude, menée en collaboration avec l'Institut suisse de recherche sur l'eau (Eawag), n'ont pas encore été publiés.