Ce sont quelque 200 personnes qui se sont réunies dans la capitale pour dénoncer la politique du Conseil fédéral et ses tirs de régulation du loup. La manifestation a rassemblé des citoyennes et citoyens venus de toute la Suisse, notamment des activistes animaliers. Les associations Pro Natura et le WWF étaient néanmoins absents.
"Nous voulons simplement attirer l'attention sur le massacre des loups en Suisse. Et je pense qu'il ne s'agit pas seulement du loup, mais aussi de la démocratie. En septembre 2020, le peuple suisse a rejeté la malencontreuse loi sur la chasse et, pourtant, un massacre massif de loups a lieu", a dénoncé Tamara Burri, membre du comité contre l'abattage des loups.
Pour rappel, quelque 50 loups ont été abattus à travers la Suisse durant les tirs préventifs depuis l'entrée en vigueur de la modification de loi.
Des alternatives aux tirs
Plutôt que de tirer l’animal, il existe des alternatives efficaces pour protéger les troupeaux, estime Fabrice Monnet, un éleveur de moutons dans le canton de Vaud: les chiens de protection ou les clôtures électriques.
"Il y a des éleveurs qui font un excellent travail et je les remercie. Malheureusement, d'autres restent sur leurs positions. Ils ne veulent pas de financements. C’est dommage, parce qu’on a tout pour assurer une bonne cohabitation entre l'être humain, le loup et la nature", regrette Fabrice Monnet.
Ces défenseurs du loup ne comptent pas en rester là. Ils prévoient d’autres manifestations pour faire pression sur le Conseil fédéral.
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Sujet TV: Julien Guillaume
Adaptation web: Raphaël Dubois
Une politique de cohabitation délicate
Le 1er décembre 2023, le Conseil fédéral a adopté une modification de la loi sur la chasse qui autorise les tirs préventifs sur les meutes de loup, même si les canidés demeurent une espèce protégée.
Depuis une vingtaine d'années, la population de loups a augmenté en Suisse, comptant aujourd'hui plus de 300 individus. Proportionnellement, le nombre d'attaques, sur du bétail notamment, a de fait augmenté.
Suite aux demandes des communautés agricoles, les politiciens suisses ont dû réfléchir à une nouvelle stratégie de cohabitation avec les loups, en introduisant la règle des tirs de régulations sous réserve de motifs justifiés.
Néanmoins, cette solution ne séduit pas tout le monde, autant les défenseurs des animaux que celles et ceux qui détiennent des exploitations agricoles. La question autour de la cohabitation entre l'être humain et le loup est ainsi toujours un motif de tensions.