Les émissions ont en particulier reculé dans le secteur du bâtiment. Celui-ci a moins consommé de gaz et de mazout en raison d'un hiver particulièrement doux, explique l'OFEV lundi dans un communiqué de presse. Ce secteur a émis 9,4 millions de tonnes d'équivalent-CO2 en 2022, soit 44% de moins qu'en 1990.
Les émissions suivent une tendance à la baisse dans ce secteur bien que les surfaces chauffées aient augmenté de plus de 50% depuis 1990, précise l'OFEV. Et d'attribuer cette évolution à l'amélioration de l'efficacité énergétique et à l'installation croissante de pompes à chaleur.
Les émissions du secteur industriel ont elles aussi diminué de plus d'un quart par rapport à 1990 (-27%). En 2022, elles ont atteint 9,6 millions de tonnes d'équivalent-CO2, soit 0,9 million de tonnes de moins que l'année précédente.
Cette baisse est principalement due à l'installation d'un catalyseur au siège d'Arxada SA (anciennement Lonza SA) à Viège (VS) et aux mesures d'économie de gaz recommandées par le Conseil fédéral pour l'hiver 2022/2023, précise l'OFEV. Le Conseil fédéral avait aussi préconisé de passer du gaz au mazout, mais cela n'a entraîné qu'une faible quantité d'émissions supplémentaires (9400 tonnes d'équivalent-CO2), précise l'office.
Léger recul dans les transports
Le secteur des transports a pour sa part émis 13,7 millions de tonnes d'équivalent-CO2, soit seulement 0,16 tonne de moins que l'année précédente. Par rapport à 1990, les émissions dans ce secteur sont en baisse de 8%.
Ces chiffres ne comprennent toutefois pas les émissions de gaz à effet de serre générées par le transport aérien et la navigation internationale, qui sont présentées de manière distincte, précise l'OFEV sur son site.
Après avoir fortement diminué en 2020 et 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, les émissions de l'aviation ont pris l'ascenseur en 2022 pour atteindre 73% du niveau de 2019. Cette année-là, les émissions liées aux vols internationaux avaient atteint 5,73 millions de tonnes d'équivalent-CO2.
Les émissions de l'agriculture ont légèrement baissé, passant de 6,5 millions de tonnes d'équivalent-CO2 en 2021 à 6,4 millions de tonnes en 2022. Les émissions de gaz à effet de serre synthétique, libérés par exemple par les fluides frigorigènes, ont également connu une légère baisse de même que celles dues à la gestion des déchets. Ensemble, ces trois secteurs ont émis 8,9 millions de tonnes d'équivalent-CO2, soit 13% de moins qu'en 1990.
50% de réduction d'ici 2030
L'OFEV remet en avril l'inventaire suisse des gaz à effet de serre au Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques. Cet inventaire dresse un tableau complet des émissions de gaz à effet de serre couverts par l'Accord de Paris sur le climat.
En signant cet accord, la Suisse s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moitié par rapport à 1990 d'ici 2030. En outre, elle doit atteindre le zéro net d'ici 2050, après l'acceptation par le peuple de la loi sur la protection du climat en juin dernier. En 2022, la baisse était de 24%.
La semaine dernière, dans un jugement historique, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Suisse pour inaction climatique.
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ats/miro