L'acquisition des 36 avions de combat en elle-même coûte six milliards de francs à la Suisse. Et le rééquipement des jets doit être lui aussi payé par le commanditaire, en l'occurrence la Suisse, a déclaré le porte-parole d'armasuisse Kaj-Gunnar Sievert dans l'émission "Echo der Zeit".
Les éléments concernés par la mise à niveau sont les moteurs des F-35, qui seront adaptés aux Etats-Unis même après le début de la livraison en Suisse, à partir de 2027. Ces travaux débuteront en 2030 et s'étendront sur plusieurs années. Kaj-Gunnar Sievert n'a pas été en mesure d'estimer à combien s'élèverait le surcoût qui incombera à la Suisse. Mais selon le porte-parole, le F-35 ne représente "aucun risque financier".
Si le moteur n'est pas mis à jour, le jet ne pourra rapidement plus remplir ses fonctionnalités, reconnaît armasuisse. "Il ne s'agit pas de modifier tout le moteur, mais seulement certaines parties. Car pour les mises à jour futures de l'avion, nous aurons besoin de plus d'électricité et d'un meilleur système de refroidissement", explique Darko Savic, chef du programme Air2020 chez armasuisse, dans le 19h30.
Mauvaise négociation de la Confédération?
En septembre 2020, le peuple a voté en faveur de l'acquisition de nouveaux avions de combat - à une très faible majorité de 50,1%.
Mais un avion neuf, déjà obsolète à sa livraison, cela ne passe pas pour la gauche, qui estime que la Confédération a très mal négocié. "Pour fonctionner, ces avions ont besoin de ce changement. A mon avis, ils devraient donc être livrés en état de fonctionnement au prix donné. Sinon, c'est vraiment que les choses ont été très mal faites au moment de l'acquisition", réagit le conseiller national socialiste Samuel Bendahan.
"Comme un programme informatique"
A droite, on regrette de ne pas connaître les coûts supplémentaires, mais on s'attendait à cette mise à jour. "C'est comme lorsque nous achetons un programme informatique. Vous savez déjà que dans quatre ou cinq ans, il y aura des mises à niveau que vous devrez payer", reconnaît le conseiller aux Etats PLR Pascal Broulis.
Pour l'ancien conseiller d'Etat vaudois, la Confédération a quand même fait le bon choix: "Pour l'avion, c'est la même logique: vous avez de la maintenance dans le jet qui va évoluer dans le temps. Et ce qui est important, c'est qu'il puisse évoluer. On a aussi acheté ce concept-là."
L'armée assure que les F-35 pourront voler normalement jusqu'à leur modernisation. Seul inconvénient, ils devront être entretenus plus fréquemment.
jfe avec ats