Les 13 assureurs maladie Assura, Atupri, Concordia, CSS, EGK, Groupe Mutuel, Helsana, KPT, ÖKK, Sanitas, SWICA, Sympany et Visana ont décidé de créer une nouvelle association d'assurance maladie qui sera opérationnelle au début 2025, annoncent jeudi la KPT et le Groupe Mutuel dans un communiqué commun. Par là, ils mettent un terme à leur affiliation à santésuisse et curafutura.
Avec la création d'une association de branche unique et commune, "les acteurs parleront dorénavant d'une seule et même voix" et créent "une base, aussi large que solide, pour défendre les intérêts communs". Ses membres veulent s'engager pour un système de santé durable, finançable, de grande qualité" en promouvant un "dialogue constructif".
L'alliance a surtout pour objectif de renforcer le message politique et le crédit de la branche. Les membres fondateurs représentent plus de 90% des personnes au bénéfice d'une assurance de base en Suisse.
Echec d'une fusion
Un rapprochement était dans l'air depuis longtemps, mais il existait trop de freins avec les structures actuelles. La solution était donc la création d'une nouvelle entité, renchérit Thomas Boyer, directeur du Groupe Mutuel.
Des dissensions au sein de santésuisse avaient conduit en 2013 à la création de curafutura. Or depuis lors, les politiques reprochaient au duopole de ne pas parler d'une seule voix, voire de tenir des positions contraires, comme sur l'initiative du Centre sur les primes maladie sur laquelle les Suisses ont voté début juin.
Avec leur annonce, les 13 assureurs concernés veulent montrer que "la volonté a été actée" de créer une nouvelle faîtière, explique Thomas Boyer. Les prochaines étapes impliqueront des groupes de travail afin de définir les statuts, la gouvernance et l'organisation de la nouvelle entité, y compris son nom et son siège.
Santésuisse salue, Curafutura prend acte
Santésuisse soutient pleinement la création d'une nouvelle association unique des assureurs, a déclaré sa directrice Verena Nold à Keystone-ATS. Il est important que la branche parle à nouveau d'une seule voix, deux associations n'ont jamais été efficaces sur le plan politique.
Santésuisse soutient pleinement la création d'une nouvelle association unique des assureurs, a déclaré sa directrice Verena Nold. Deux associations n'ont jamais été efficaces sur le plan politique. Santésuisse ne disparaîtra pas pour autant et maintiendra ses activités de services aux assureurs, telle que la formation des apprentis ou la statistique des coûts de la branche pour l'administration fédérale,
Dans une prise de position envoyée à Keystone-ATS, curafutura dit prendre acte de la création d'une nouvelle association au début de l'année 2025. D'ici là, elle "continuera d'assumer ses tâches dans le domaine de la politique de la santé et des tarifs." Les récentes décisions du Conseil fédéral en faveur d'un nouveau tarif médical et les premiers forfaits ambulatoires exigent d'importants travaux de coordination.
ats/miro
Réactions mitigées
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) prend lui aussi acte. "Il est intéressant pour nous d'avoir un partenaire de discussions fort", a déclaré jeudi une porte-parole de l'OFSP. Mais il s'agira d'analyser en profondeur ce que cela implique pour les travaux et discussions en cours.
L'annonce en a pris plus d'un de court. Membre de la Commission de la santé du National, Céline Amaudruz (UDC/GE) attend des explications plus détaillées des caisses maladie sur les raisons de cette table rase, déclare-t-elle dans l'édition en ligne de la Tribune de Genève.
La Fédération romande des consommateurs relève "une grosse incertitude sur la manière dont ce nouvel acteur tiendra compte des assurés. La Fédération des médecins suisses (FMH) y voit cependant une chance de trouver des solutions constructives.
Faute d'accord, la branche se retrouverait avec trois associations, aux frais des payeurs de primes, réagit le Centre sur X. Le PS, par la voix de la conseillère nationale Sarah Wyss (BS), insiste sur la nécessité d'une caisse maladie publique.
Pour l'économiste de la santé Willy Oggier, l'annonce est en principe une bonne chose. Mais elle ne résout pas le problème fondamental des deux associations actuelles, qui étaient souvent en désaccord.