Le canton du Valais, qui compte quelque 8800 kilomètres de chemin de randonnée, a été particulièrement touché. "Une bonne partie des chemins dans certaines régions sont inaccessibles, voire fortement endommagés", constate dans Forum Sébastien Rappaz, responsable des chemins pédestres du Valais romand chez Valrando.
"C'est difficile de donner un chiffre du nombre de kilomètres impactés, parce qu'il y a encore tous les chemins qui ne sont pas accessibles à cause de la neige en montagne", précise-t-il. Dans l'immédiat, "ce qu'on peut faire, c'est annoncer, informer pour éviter que les gens se retrouvent dans des situations sans chemin là où ils avaient prévu de passer."
Certains tracés supprimés?
Sébastien Rappaz explique qu'il compte sur les communes, qui sont responsables de l'entretien des sentiers, pour faire remonter les informations. L'objectif est ensuite que "cette information soit publiée sur les différentes applications mobiles et plateformes internet de Suisse Rando et SuisseMobile, qui sont beaucoup utilisées par les randonneurs."
La remise en état des chemins où les dégâts sont peu importants se fera petit à petit, explique Sébastien Rappaz, qui rappelle que les moyens "sont relativement limités". Il prévient que certains tracés seront peut-être supprimés. "Il faudra peut-être réfléchir à l'avenir de certains chemins, est-ce qu'on va les rouvrir ou pas, est-ce qu'on va devoir construire une infrastructure particulière ou pas. Il y a deux-trois questions qui vont arriver sur la table ces prochains temps."
Dangers dus au changement climatique
Le réchauffement climatique devrait accroître la pression sur les sentiers de randonnée. "On a des chemins sur des moraines qui s'affaissent. On a des chemins en haute montagne qui étaient protégés des chutes de pierres par le pergélisol, mais comme il disparaît, ces régions deviennent exposées. On a les phénomènes de crues et de laves torrentielles qui ne sont pas nouveaux, mais qui prennent de l'importance ces dernières années et qui ne sont pas toujours prévisibles", prévient Sébastien Rappaz.
Et de donner quelques conseils de précaution: "La première chose à faire est de suivre les itinéraires des chemins balisés officiels, sur lesquels on a une certaine maîtrise et un certain contrôle. Ensuite, on peut planifier sa randonnée un peu comme d'habitude, mais peut-être en prenant quelques informations supplémentaires en amont: être sûr que les chemins sont encore là et être sûr qu'ils sont dégagés de la neige et qu'ils sont accessibles, en donnant un coup de fil à l'office du tourisme, une cabane, une auberge ou autre dans la région."
Finalement, Sébastien Rappaz explique qu'il faut parfois savoir renoncer. "Quand on n'a pas les compétences ou les capacités, on ne doit pas avoir peur de revenir en arrière."
Propos recueillis par Thibaut Schaller
Version web: Antoine Schaub