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Les investissements pour la recherche et la formation entre 2025 et 2028 revus à la baisse

La Cour des comptes vaudoise épingle l'Université de Lausanne (UNIL) sur son organisation administrative. [Keystone - Laurent Gillieron]
Les restrictions budgétaires de la Confédération s’appliquent également aux universités et Hautes écoles / Forum / 2 min. / le 8 mars 2024
Le Conseil fédéral prévoit des investissements à hauteur de 29,2 milliards de francs maximum pour l'encouragement à la formation, à la recherche et à l'innovation (FRI) entre 2025 et 2028. Le montant a dû être revu à la baisse de 500 millions par rapport au projet initial mis en consultation.

Le gouvernement a opté pour cette réduction afin de tenir compte de la situation budgétaire tendue. Ces économies comprennent notamment une réduction de la contribution au domaine des Ecoles polytechnique fédérales (EPF) de 100 millions de francs en 2025, a rappelé vendredi le collège.

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L'enveloppe globale est toutefois supérieure de 1,3 milliard par rapport à la période 2021-2024, ce qui correspond à une croissance de 1,6% en valeur nominale.

Devant les médias, le conseiller fédéral en charge de la Formation et de la Recherche Guy Parmelin a admis des décisions "difficiles". "En tenant compte du renchérissement, les moyens disponibles pourront plus difficilement répondre aux besoins générés par l'augmentation du nombre de participants dans tous les domaines de la formation", a-t-il reconnu.

Même si des priorités ont dû être fixées, le conseiller fédéral s'est dit convaincu que le message, qui a été transmis au Parlement, propose une répartition équilibrée dans tous les domaines de la formation, de la recherche et du développement (FRI). Les crédits permettront de financer des mesures en faveur de la formation professionnelle, de la formation continue, des hautes écoles et de l'encouragement à la recherche et à l'innovation. Les programmes européens Horizon Europe et Erasmus+ n'en font pas partie.

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Domaine "clé" pour la prospérité

L'objectif du nouveau message est de maintenir la Suisse à la pointe dans le domaine FRI fondamental pour sa prospérité, a précisé Guy Parmelin. L'accent est mis sur l'encouragement compétitif de la recherche et de l'innovation, via notamment le Fonds national suisse, Innosuisse et les Académies suisses des sciences.

Un rôle majeur sera également dévolu à la formation continue, cruciale en situation de pénurie de personnel qualifié. La Confédération maintient sa participation aux coûts de la formation professionnelle à 25%, soit le niveau de la valeur indicative légale. Elle poursuit son soutien au domaine des hautes écoles, qui réunit les Ecoles polytechniques fédérales, les universités cantonales et les Hautes écoles spécialisées.

Un peu plus de 11 milliards pour les EPF

Dans le détail, le domaine des Hautes écoles devrait recevoir des crédits à hauteur d'environ 17,1 milliards de francs, dont 11,1 milliards pour le domaine des EPF (+1,2% en valeur nominale) et 5,8 milliards pour les universités et les Hautes écoles spécialisées (+1,2%).

Le Conseil fédéral prévoit d'investir 7,6 milliards de francs au total dans le domaine de la recherche et de l'innovation, dont 4,9 milliards (+2,5%) pour le Fonds national suisse (FNS) et 1,3 milliard pour Innosuisse (+3,3%). La formation professionnelle peut tabler sur des crédits de quelque 3,9 milliards, tandis que les autres mesures de formation devraient être financées à hauteur de 493 millions. La balle est désormais dans le camp des Chambres fédérales.

ats/ami

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Financement jugé "insuffisant" après consultation

Le message FRI 2025-2028 est le premier à avoir été soumis à une procédure de consultation publique. Il en ressort que les orientations générales sont dans l'ensemble bien accueillies, se félicite le Conseil fédéral.

En revanche, une majorité d'acteurs estiment que le volume financier prévu est insuffisant. Les cantons, les hautes écoles et la gauche craignent notamment un recul de la compétitivité helvétique. Les voix critiques reprochent aussi à l'objectif de croissance de financement de ne pas tenir compte du contexte d'inflation et des nouveaux défis.