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Les opposants à la réforme du système de financement des soins craignent des hausses de primes

Les syndicats se mobilisent contre la réforme du financement de l’assurance maladie, jugée défavorable pour les assurés
Les syndicats se mobilisent contre la réforme du financement de l’assurance maladie, jugée défavorable pour les assurés / 19h30 / 2 min. / le 1 octobre 2024
"Primes plus élevées, soins de moindre qualité? Non!": les opposants au projet de financement uniforme des prestations de santé ambulatoires et stationnaires (EFAS) ont lancé mardi leur campagne en vue de la votation du 24 novembre. Selon eux, la modification provoquerait une nouvelle hausse des primes.

La réforme prévoit une même clé de financement pour les soins stationnaires (hôpitaux et EMS) et pour les soins ambulatoires (cabinets médicaux, services ambulatoires des hôpitaux et soins à domicile). Les cantons devront verser 26,9%.

Actuellement, ils financent les prestations stationnaires à hauteur d'au moins 55%, le reste étant pris en charge par les assureurs maladie. Dans le secteur ambulatoire, les prestations sont assumées à 100% par l'assurance obligatoire des soins.

Il n'y aurait en soi rien à redire à un financement uniforme s'il permettait d'alléger la charge des payeurs de primes sans faire de concessions sur la qualité

Katharina Prelicz-Huber, conseillère nationale (Les Vert-e-s/ZH)

Le référendum est porté par le Syndicat suisse des services publics (SSP), l'Union syndicale suisse (USS), le syndicat Unia, ainsi que des représentants des Vert-e-s et du PS. Il n'y aurait en soi rien à redire à un financement uniforme s'il permettait d'alléger la charge des payeurs de primes sans faire de concessions sur la qualité, selon la députée Katharina Prelicz-Huber (Les Vert-e-s/ZH).

Il n'est en effet pas évident de comprendre pourquoi le secteur ambulatoire doit être financé uniquement par les payeurs de primes, sans la participation des pouvoirs publics, a-t-elle relevé. Toutefois, EFAS ne tiendra pas ses promesses. La révision conduira soit à une augmentation des primes, soit à une réduction des prestations.

>> Les explications du 12h30 :

Les opposants à la réforme du système de financement des soins craignent des hausses de primes. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]KEYSTONE - PETER SCHNEIDER
Les opposants à la réforme du système de financement des soins lancent leur campagne / Le 12h30 / 1 min. / le 1 octobre 2024

Soins de longue durée

Les référendaires ont insisté sur le secteur des soins de longue durée (EMS et soins à domicile). Il n'est pas nécessaire d'être un expert en santé pour savoir que les soins de longue durée vont continuer à croître rapidement avec la société vieillissante et que cela se répercutera durement sur les primes d'assurance maladie, a lancé le conseiller national David Roth (PS/LU).

La réforme prévoit de solliciter davantage les payeurs de primes, étant donné que le plafond de la participation aux coûts, actuellement en vigueur, sera supprimé. La part financée par les résidents d'EMS ou les bénéficiaires de soins à domicile augmentera aussi, a ajouté Véronique Polito, vice-présidente d'Unia. Les assurés seront donc doublement pénalisés, en tant que payeurs de primes et en tant que bénéficiaires de prestations. Elle a dénoncé un "transfert du fardeau de la charge financière aux payeurs de primes".

Des caisses privées, sans légitimité démocratique, sans transparence, géreront à leur place le produit des impôts de leurs citoyens

Pierre-Yves Maillard, conseiller aux Etats (PS/VD)

Avec la réforme, les cantons abandonnent non seulement la responsabilité des soins en EMS ou à domicile, mais aussi une planification et un pilotage efficaces en faveur de la population, selon les opposants. Ils verseraient alors 13 milliards de francs d'impôts directement aux assurances maladie.

"Des caisses privées, sans légitimité démocratique, sans transparence, géreront à leur place le produit des impôts de leurs citoyens", a déclaré le conseiller aux Etats Pierre-Yves Maillard (PS/VD), président de l'USS. Les pouvoirs publics cèdent leur souveraineté aux acteurs privés, a abondé Natascha Wey, secrétaire générale du SSP.

Un "tapis rouge" aux caisses maladie

Les patients n'ayant pas d'assurances complémentaires coûteuses risquent de voir la qualité de soins se dégrader, selon les opposants. La réforme déroule un "tapis rouge" aux caisses maladie, qui auront intérêt à "rationner les soins de base afin de pouvoir vendre davantage d'assurances complémentaires".

Un sous-financement des hôpitaux publics augmentera également la pression sur le personnel soignant, ont encore avancé les référendaires. Le conseiller national Christian Dandrès (PS/GE), président du SSP, a parlé de "mépris lancé à la face de la population", alors que le peuple a accepté en 2021 l'initiative sur les soins infirmiers.

ats/vajo

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