Les partisans de la loi sur l'énergie soumise au vote le 9 juin lancent leur campagne
Réunie devant les médias à Berne, "l'Alliance pour un approvisionnement en électricité sûr", qui rassemble quelque 110 parlementaires et de nombreuses organisations économiques et environnementales, a relevé que la loi n'entraînera pas de frais supplémentaires pour la population.
Le texte doit permettre de "développer rapidement des énergies renouvelables qui respectent le paysage et l'environnement". Il "promeut le développement du courant indigène, renforce la production en hiver, protège la nature ainsi que le paysage et stabilise les prix de l’électricité", ont souligné ses partisans.
Renouvelables et locales
L'Alliance estime que seules les énergies renouvelables indigènes sont susceptibles de couvrir les besoins croissants en électricité. Avec le développement de l’énergie hydraulique et de projets solaires et éoliens, "la loi garantit avant tout la production en hiver. Par conséquent, la Suisse pourra davantage s’approvisionner avec sa propre énergie et diminuer sa dépendance vis-à-vis de l’étranger durant la saison froide".
La loi est combattue par la Fondation Franz Weber, avec le soutien d'autres organisations, qui a fait aboutir un référendum muni de plus de 63'000 signatures. Les opposants la jugent dangereuse pour la protection de la nature et du paysage en Suisse, critiquant le défrichage de forêts et la pose de panneaux solaires dans les paysages alpins qu'elle occasionnerait.
Large alliance, l'UDC divisée
Ces critiques sont balayées par l'Alliance pour l'électricité. La nouvelle loi "protège non seulement la nature, mais également les consommatrices et les consommateurs. Le renforcement de la production d’électricité indigène (...) assurera des prix plus stables pour l’approvisionnement de base. La production hivernale permet aussi de faire baisser le risque de mesures d’urgence coûteuses", ont-ils plaidé.
Plus de 80% des projets prévus seront installés sur des infrastructures existantes, notamment des toitures et des façades, ont-ils exposé. "La loi pour l’électricité ne dégradera ainsi pas la nature. Elle oblige les cantons à prendre impérativement en compte les intérêts de protection de la nature et du paysage."
L'Alliance réunit des élus de tout le spectre politique, des Vert-e-s à l'UDC en passant par le PS et le Centre. Mais l'UDC est divisée. Si ses deux conseillers fédéraux Albert Rösti - en charge de l'énergie - et Guy Parmelin soutiennent le texte, avec l'appui du président de l'Alliance Jakob Stark (UDC également), la majorité des membres du premier parti de Suisse se sont exprimés contre le projet (par 242 voix contre 149) en assemblée générale récemment à Langenthal.
La loi vise à augmenter à long terme la production d'électricité en Suisse. Des objectifs chiffrés de production ont été fixés pour 2035 et 2050.
ats/jtr